Les hôpitaux romands s'organisent différemment selon le canton pour accueillir les réfugiés ukrainiens. A Genève, par exemple, les hôpitaux universitaires (HUG) ont monté une "task force" pour se préparer aux patients ukrainiens quatre jours après le début de la guerre. L'hôpital dispose d'une unité de santé dédiée aux migrants qui travaille avec des interprètes mobilisables en tout temps.
Par contre, dans le canton de Neuchâtel, il n'y a pas de structure de ce genre alors que des patients ukrainiens passent par le centre d'enregistrement fédéral à Boudry. Une trentaine d'Ukrainiens et d'Ukrainiennes sont déjà passés par les urgences du réseau hospitalier neuchâtelois, selon Vincent della Santa, médecin chef du département des urgences au RHNE.
Communication difficile et manque de lits
La communication entre patients et personnel soignant reste difficile. La plupart du temps, les soignants utilisent une application médicale qui traduit toutes les questions d'un premier examen en ukrainien. Le patient ou la patiente n'a qu'à répondre par oui ou par non. Cependant, cette prise en charge prend environ 3 fois plus de temps qu'une consultation "classique". A Neuchâtel, un réseau d'interprètes va se constituer petit à petit, le temps de trouver des personnes qui parlent ukrainien ou russe.
Du côté de Genève, les problèmes sont différents: vendredi, le canton a averti qu'il manquera de lits. En effet, 450 personnes ont été annoncées dans le canton et ces chiffres pourraient monter jusqu'à 15'000 selon les projections. Et cela alors que des personnes venues d'autres pays que l'Ukraine continuent d'arriver.
Alain Kolly, directeur général adjoint des HUG, explique que les hôpitaux s'équipent en fonction de différents scénarios pour renforcer leurs dispositifs. "On voit que, sur la base des deux premières semaines, on a 35% d'enfants et 60% de femmes, donc on est en train de renforcer notre équipe gynéco-obstétrique et notre équipe de pédiatres", souligne-t-il.
Intégrer tout le système sanitaire
Dans le canton de Vaud, où 6000 personnes pourraient arriver, UniSanté se charge de la logistique. Des unités mobiles s'occupent de la prise en charge de patients dans les structures d'accueil mais pour les personnes hébergées par des privés, la prise en charge est encore différente.
Patrick Bodenmann, chef du Département vulnérabilités et médecine sociale d’UniSanté, pense que, dans ces cas de figure, les réfugiés doivent aller chez les médecins de famille. "C'est la première fois que l'on fait les choses ainsi. C'est-à-dire qu'on intègre tout le système sanitaire. On va écrire aux faîtières, la SVM notamment, de telle façon à ce qu'il y ait cette demande précise pour que les médecins ouvrent la porte de leurs cabinets dans la mesure de leurs possibilités", précise-t-il.
Sujet radio: Deborah Sohlbank
Adaptation web: aps