Pour le CICR, ces fausses informations pourraient avoir un impact majeur sur les personnes touchées par le conflit en Ukraine et mettre en danger les équipes de la Croix Rouge ainsi que les bénévoles sur le terrain. L'accès à l'aide d'urgence pourrait également être affecté.
"Le CICR n'aide jamais à organiser ou exécuter des évacuations forcées. Cela s'applique partout où nous travaillons. Nous n'apporterions jamais notre soutien à une opération allant contre la volonté des gens ou nos principes", a déclaré l'organisation humanitaire dans un communiqué publié samedi.
"Instrumentalisation"
Invité lundi dans le 19h30, Robert Mardini, directeur général du CICR, a rappelé la stricte impartialité du CICR vis-à-vis des Etats. "C'est très inquiétant de voir la manière dont une organisation humanitaire peut être instrumentalisée", a-t-il déclaré. Et d'ajouter: "Les sourires diplomatiques ne signifient pas que le dialogue n'est pas robuste ou pas exigeant avec les parties au conflit".
C'est très inquiétant de voir la manière dont une organisation humanitaire comme le CICR peut être instrumentalisée
L'organisation souligne avoir été impliquée dans deux "évacuations de personnes en Ukraine, qui ont pris place à Soumy le 15 et le 18 mars quand nous avons facilité la sortie volontaire de civils de la ville". "Dans les deux cas, les gens ont pris volontairement des bus qui les ont menés dans une autre ville en Ukraine Loubny". Cette ville se trouve à l'ouest de Soumy, plus loin de la frontière russe.
Comportement "étrange"
Le Comité semble répondre aux accusations de Roman Rukomeda, un analyste politique ukrainien qui s'exprimait dans le média en ligne Euractiv, samedi.
Dans ce qui est présenté sur ce site comme une tribune, Roman Rukomeda dénonce "l'étrange comportement du Comité de la Croix Rouge et de son président, qui a annoncé la décision d'ouvrir un bureau à Rostov pour aider les terroristes russes à déporter illégalement des citoyens ukrainiens".
Evacuations forcées
L'armée russe a été accusée d'avoir forcé des milliers de civils ukrainiens fuyant en particulier la ville de Marioupol, assiégée et bombardée sans répit depuis plusieurs semaines, à se rendre en Russie.
Vendredi, Matilda Bogner, qui est la représentante du Haut-commissariat aux droits de l'homme des Nations unies en Ukraine, avait indiqué n'avoir pas encore été en mesure de vérifier ces accusations.
Le président du CICR Peter Maurer s'est rendu en Ukraine et en Russie récemment pour tenter de faciliter l'action de son organisation sur le terrain.
Propos recueillis par Philippe Revaz
Texte web: hkr avec ats