Le président des Vert'libéraux veut une coopération renforcée sur la sécurité avec l'UE
Le "Réduit national" est une relique du 19e siècle, a déclaré samedi le président du PVL en ouverture de l'assemblée des délégués à Bienne (BE). Il faut désormais trouver des réponses adaptées à notre époque.
Concrètement, le Bernois estime que la Suisse doit coopérer beaucoup plus étroitement avec l'Europe dans le domaine de la cybersécurité et des achats militaires. "Nous devons apporter notre contribution à la sécurité militaire collective en Europe. Car la sécurité de l'Europe, c'est aussi notre sécurité", a-t-il dit.
Accélérer la transition énergétique
Le PVL veut aussi accélérer le tempo de la transition énergétique plutôt que de s'embourber dans les détails. Car "la guerre en Ukraine nous montre notre dépendance à des régimes despotiques qui nous fournissent du gaz et du pétrole". Les milliards de francs dépensés pour cette dépendance financent aussi indirectement la guerre, a-t-il ajouté.
Les délégués ont observé une minute de silence en hommage aux victimes de la guerre en Ukraine. "La situation actuelle montre que la Suisse fait partie de l'Europe et qu'elle partage avec elle un destin commun ainsi que les mêmes valeurs". Le Conseil fédéral doit reconnaître ce tournant et sortir de l'impasse où la Suisse se trouve avec l'UE.
Jürg Grossen a ainsi réitéré la demande des Vert'libéraux de conclure un accord sur l'électricité avec l'UE. Et il faut davantage de mesures pour réduire le gaspillage d'énergie.
Oui à la loi sur le cinéma
Pour les votations du 15 mai, les délégués recommandent trois fois oui. La loi sur le cinéma a été la plus disputée: le oui l'a finalement emporté par 101 voix contre 55 et 8 abstentions. Le groupe parlementaire aux Chambres avait aussi voté pour, alors que les jeunes PVL soutiennent le référendum avec les Jeunesses du PLR et de l'UDC.
Samedi à Bienne, la majorité a estimé que cette loi renforcera la création cinématographique suisse. Les services de streaming (Netflix, Disney +, etc) et les diffuseurs étrangers, comme TF1 ou M6, devront en effet affecter 4% de leurs recettes brutes réalisées en Suisse au secteur. C'est une solution modérée et adaptée au marché, qui évite de faire appel à l’argent du contribuable.
Pour les opposant-e-s, la loi sur le cinéma impose des restrictions contre-productives concernant la définition du cinéma suisse. Elle exige de plus un quota rigide et protectionniste en faveur de films européens. Enfin, elle entraîne une distorsion de la concurrence, alors que le cinéma bénéficie déjà d'un soutien annuel atteignant des dizaines de millions de francs.
Don d'organes pour sauver des vies
Quant aux deux autres objets, les délégués les ont massivement soutenus. La loi sur la transplantation a été plébiscitée par 157 voix contre 7. Le consentement présumé permettra de sauver plus de vies, a estimé la base. La grande majorité de la population est favorable aux dons d'organes et le projet reflète cette attitude solidaire.
Les délégués ont aussi recommandé à la quasi unanimité d'approuver le renforcement de la participation de la Suisse à Frontex. Il s'agit d'assumer ensemble la responsabilité des défis de politique migratoire et de sécurité en Europe, écrit le PVL.
"Un cap historique"
Dix-huit ans après la création du premier parti cantonal, le PVL est désormais représenté dans les 26 cantons, grâce à la dernière section d'Uri. Jürg Grossen a parlé d'un "cap historique".
Les Vert'libéraux ont pris congé samedi de la conseillère nationale Isabelle Chevalley (VD) qui a décidé de réorienter sa carrière sur des projets de recyclage en Afrique de l'Ouest. Au Parlement, c'est Céline Weber Koppenburg (PVL/VD) qui l'a remplacée.
ats/ebz