Le PS dénonce la "passivité totale" du gouvernement dans l'application des sanctions contre la Russie
Le gouvernement doit charger le Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR) d'appliquer "complètement et rapidement" les sanctions, écrit le PS dans sa dénonciation à l'autorité de surveillance en vertu de la loi sur la procédure administrative.
Pour l'heure, les cantons attendent des instructions du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco), alors que celui-ci prévoit que la mise en oeuvre est du devoir des cantons. "Une telle passivité est totalement inacceptable compte tenu de l'urgence du moment", écrit le PS dans sa dénonciation.
Avoirs des oligarques
Il s'agit en effet d'appliquer au plus vite les sanctions, sans quoi les oligarques russes pourraient retirer leurs avoirs de Suisse. La pression sur le régime de Vladimir Poutine n'est pas suffisante, ce qui réduit la probabilité de voir le président russe contraint de s'asseoir à la table des négociations.
"Il y a quelques semaines, le Conseil fédéral a enfin pris la décision de reprendre les sanctions de l'Union européenne. Mais depuis là, on a l'impression que le Seco, le département de Guy Parmelin, fait tout pour ne pas les mettre en oeuvre", déplore mercredi Cédric Wermuth, le co-président du PS, dans l'émission Forum.
"Passivité totale"
"Il y a eu des articles et des sorties incroyables dans la presse... Des cantons qui disaient ne pas savoir quoi faire. Il y a une passivité totale du Conseil fédéral. Encore aujourd'hui nous attendons une position active du Seco pour aller chercher cet argent, pour arrêter enfin le financement de la guerre en Suisse", poursuit l'Argovien.
La conseillère nationale Jacqueline de Quattro (PLR/VD) estime quant à elle que le Conseil fédéral a réagi rapidement. "La polémique autour d'une communication qui peut certainement toujours être optimisée est vaine face au drame auquel nous assistons. Au niveau des sanctions, l'UDC trouve qu'on en fait trop. Et à gauche, pas assez. Cela prouve que le Conseil fédéral cherche un équilibre", relève-t-elle.
"Le gouvernement a fait preuve de beaucoup de fermeté et de rapidité. Il faut rappeler que les sanctions n'ont pas seulement des répercussions sur le régime russe, mais aussi sur la Suisse. Notamment pour l'approvisionnement énergétique. Il faut un minimum de temps de réflexion", ajoute la Vaudoise.
gma avec ats