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Soutien à la notion de consentement sexuel dans le code pénal en Suisse

Manifestation contre les violences sexuelles à Genève le 8 mai 2021. [Keystone - Laurent Gilliéron]
Soutien à la notion de consentement sexuel dans le code pénal en Suisse / Le 12h30 / 1 min. / le 12 avril 2022
Près de la moitié des personnes interrogées dans le cadre d'un sondage d'Amnesty International Suisse estiment que la solution du consentement ("Seul un oui est un oui ") est celle qui protège le mieux des violences sexuelles. L'enquête a été menée dans le cadre d'une réforme du droit pénal.

Le droit pénal suisse en matière sexuelle est actuellement en cours de révision. C'est dans ce cadre qu'Amnesty International Suisse a présenté mardi les résultats de son enquête "Perception des relations sexuelles et de la violence".

Sur mandat de l'ONG, l'institut gfs.bern a cherché à savoir si la solution du consentement, c'est-à-dire la solution du "oui seulement", ou la solution du refus, c'est-à-dire la solution du "non", protégeait le mieux les personnes contre la violence sexuelle. Un millier de personnes ont été interrogées en ligne.

Pour 45% des personnes interrogées, c’est la solution appelée “Seul un oui est un oui” qui protège le mieux les personnes exposées aux violences sexuelles. La solution “Non c’est non” ne recueille que 27% d’avis positifs, selon le sondage publié mardi.

Nécessité de renforcer la prévention

Les hommes sont plus enclins que les femmes à adopter des attitudes jugées problématiques. L’étude montre aussi un écart générationnel dans la manière d’aborder la sexualité. Et pour Cyrielle Huguenot, responsable droits des femmes chez Amnesty Suisse, il faut impérativement renforcer la prévention.

"On voit que pour certaines personnes, il est difficile de parler de sexe, de montrer ses limites", a-t-elle relevé dans le 12h30 de la RTS. "C'est un résultat qui doit alarmer les milieux de la prévention. On doit prendre conscience qu'il faut intensifier les discussions auprès des jeunes, dans les écoles, pour vraiment expliquer comment on s'assure du consentement mutuel dans la pratique".

>> Voir aussi l'interview de Cyrielle Huguenot dans le 12h45 :

Réforme du droit pénal sexuel: Le plaidoyer de Cyrielle Huguenot, d’Amnesty International, pour un consentement mutuel
Réforme du droit pénal sexuel: Le plaidoyer de Cyrielle Huguenot, d’Amnesty International, pour un consentement mutuel / 12h45 / 2 min. / le 12 avril 2022

Très faible soutien au statu quo

Seule une faible minorité de 13% se prononce pour un maintien du statu quo dans le droit pénal en matière sexuelle. Le soutien à un droit pénal moderne en matière sexuelle est particulièrement élevé chez les personnes objectivement les plus concernées par ce type de violence: les femmes, les jeunes et les personnes queer.

Chez les 18-35 ans, 50% estiment que la solution du consentement est la meilleure option pour protéger les personnes concernées, 25% soutiennent la solution "Non c’est non" et 14% souhaitent le maintien de la réglementation actuelle dans le droit pénal, qui ne reconnaît que le viol perpétré sous la contrainte.

Selon l'enquête, une majorité des personnes interrogées (58%) pense que c’est en particulier au Parlement d’agir pour combattre la violence sexuelle en Suisse. Le Conseil des Etats devrait en débattre lors de la session d'été.

oang avec ats

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Le mouvement #meToo comme déclencheur

Désormais, la société bouge et évolue en matière de considération et de définition des violences sexuelles. Pour Marylène Lieber, sociologue et professeure à l'Université de Genève, c'est clairement la conséquence du mouvement #meToo.

"Les violences sexuelles, c'est un problème que l'on redécouvre tous les dix ans", a-t-elle rappelé mercredi dans La Matinale de la RTS. "Et ce qui est nouveau avec #meToo, c'est que c'est sorti de certaines sphères, gouvernementale, militante, pour se diffuser dans toutes les couches sociales, au cinéma, chez les médecins, les avocats, etc. On a vraiment un mouvement qui est une lame de fond".

Marylène Lieber relève qu'il y a aussi un changement important sur la place de la victime. "Elle était souvent renvoyée à la culpabilité, à la honte, et un nouveau discours dit que cette honte doit changer de camp. On est dans un moment, je pense, assez important".

La sociologue souligne l'importance d'une modification pénale de la définition des violences sexuelles en Suisse. "Il fallait le faire et je crois qu'il y a consensus sur le fait qu'il fallait le faire mais pas sur la façon de le faire".