Quand on évoque l'impact des bâtiments sur le climat, on pense généralement en premier lieu à l'approvisionnement énergétique ou l'isolation des bâtiments. Mais pour cette association, repenser l'architecture en faveur du climat nécessite de réellement changer de paradigme.
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Car si les activités liées au domaine du bâti et à l’aménagement du territoire représentent environ 40% des émissions de gaz à effet de serre, c'est aussi en raison de l'impact de la construction, de la fabrication des matériaux et de leur transport. Or, en Suisse, les pratiques n'incitent pas à une utilisation parcimonieuse de ceux-ci.
Énergie trop bon marché
"Il y a toute une réflexion qui doit se faire en Suisse. On a beaucoup d'argent, donc on a tendance à beaucoup démolir et remplacer les bâtiments plutôt que réparer, entretenir et améliorer", souligne Stéphane Emery, fondateur et président d'Architectes pour le climat.
La démolition a un impact très important en termes de gaz à effet de serre, explique-t-il. Mais en Suisse, rénover est souvent plus cher que raser et refaire à neuf. Selon Stéphane Emery, cela s'explique notamment par le fait que l'énergie "ne coûte pas assez cher" et qu'elle est donc peu prise en compte dans la facture.
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"Tant que cette énergie est bon marché, ça n'incite pas du tout à économiser ou à trouver d'autres solutions", estime le spécialiste. Cela vaut aussi pour le chauffage des bâtiments. "Probablement que le mot sobriété sera très important", note-t-il encore.
Dimension interactive et participative
L'association entend aussi rendre la lutte climatique plus attractive, avec notamment une série de conférences et d'ateliers qui s'ouvre mercredi soir au Werkhof de Fribourg, avec une conférence du Pr. Guillaume Habert, responsable de la chaire de construction durable à l'EPFZ.
Enfin, l'association veut sensibiliser aussi bien les architectes que la population, notamment en lui proposant de mettre la main à la pâte. Elle organise par exemple un atelier le 25 juin prochain à Ursy (FR) pour s'initier à la construction de murs en chanvre ou de briques en terre crue. Un programme complet est disponible sur le site de l'association.
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Muriel Ballaman/jop