Renforcer la sécurité aux frontières de l’Europe, ou s’allier au référendum de la gauche pour torpiller la participation de la Suisse aux accords de Schengen: officiellement, le parti a choisi le camp du oui, mais il reste très divisé sur le sujet.
Deux tiers de "oui" et un tiers de "non" à la hausse du financement de Frontex: c’était il y a une dizaine de jour à l’assemblée des délégués de l’UDC à Coire. Un résultat qui montre l’hésitation, et pour cause: renforcer Frontex, c’est adouber un outil de l’espace Schengen, si souvent décrié par le plus grand parti de Suisse.
Un système qui fonctionne mal
"Le peuple suisse, en 2005, a avalisé Schengen/Dublin. Mais ça ne veut pas dire qu’on doit avaliser un système dont même ceux de mes collègues de parti qui ont voté pour ont dit que ça fonctionne mal", a relevé mardi Jean-Luc Addor, conseiller national valaisan, dans La Matinale de la RTS.
Selon le Conseil fédéral, un rejet du texte exclurait carrément la Suisse des accords de Schengen, une perspective plutôt séduisante pour bon nombre d’UDC. Mais la lutte contre l’immigration massive a pesé plus lourd dans la balance.
"Nous souhaitons défendre la Suisse telle que nous l’aimons, et la protection des frontières fait partie de cela de manière centrale", estime Manfred Bühler, président de l’UDC bernoise. "Dans un monde idéal, cette protection serait assurée par nous-mêmes à la frontière de la Suisse. Mais pour l’instant, on a accepté par décision populaire que ça se ferait via Schengen. Pour l’instant, on doit assumer une partie de cette décision".
Pas d'alliance contre nature
Pas d'association contre-nature avec la gauche, donc, du moins pas au niveau national. Mais plusieurs sections cantonales de l'UDC, dont celle de Genève, recommandent quand même de voter "non". Le choix des sympathisants du parti, dans les urnes le 15 mai, pourrait ainsi s'avérer décisif.
Marielle Savoy, Julien Bangerter/jpr