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Face à l'afflux de réfugiés ukrainiens, l'OSAR ne parvient pas à visiter toutes les familles d'accueil

La Matinale du mardi 19 avril 2022.
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Miriam Behrens, directrice de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 10 min. / le 19 avril 2022
La Suisse est en mesure d'accueillir jusqu'à 60'000 réfugiés ukrainiens ou plus, estime la directrice de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) Miriam Behrens. Invitée mardi dans La Matinale, elle voit un potentiel d'amélioration dans les processus de versement de l'aide sociale en matière d'asile.

La Suisse a passé le cap des 36'000 réfugiés venus d'Ukraine. En huit semaines, le pays a déjà accueilli le double de réfugiés que sur toute l'année 2021.

L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR), qui place les réfugiés auprès de familles d'accueil sur mandat du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM), dispose encore de 60'000 lits, notamment dans des hôtels et des appartements vides. En outre, 30'000 familles se sont inscrites pour accueillir des réfugiés.

Impossible d'aller dans toutes les familles d'accueil

Le système des familles d'accueil n'est toutefois pas le plus rapide, estime la directrice de l'OSAR Miriam Behrens, invitée mardi dans La Matinale. Elle rappelle que lors de l'accueil des Syriens, l'OSAR se rendait dans chaque famille avant d'y placer une personne. "Cette fois-ci, avec la vitesse des arrivées, nous ne réussissons plus à visiter toutes les familles d'accueil", explique-t-elle.

Cette fois-ci, avec la vitesse des arrivées, nous ne réussissons plus à visiter toutes les familles d'accueil

Miriam Behrens, directrice de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR)

L'OSAR récolte cependant un maximum de données et multiplie les contacts avec les familles pour s'assurer que l'accueil sera conforme aux exigences. "Si nous avons moins de données, le risque est de multiplier les déplacements de réfugiés d'une famille à l'autre et de créer du travail supplémentaire pour les cantons", souligne la directrice de l'OSAR.

La fédéralisme ralentit la rapidité

Un point préoccupe particulièrement Miriam Behrens. Pour elle, il faut harmoniser les moyens financier: "L'aide sociale en matière d'asile est très basse - 40% en dessous de l'aide sociale régulière." Ce que l’OSAR critique depuis longtemps. Il y a en effet une "grande différence" entre les cantons: 850 francs par mois en Argovie pour une mère et deux enfants contre 1500 francs à Bâle-Ville.

"La Suisse n'est pas mal organisée, estime Miriam Behrens. Mais le fédéralisme devient difficile dans une crise, parce qu'il y a toujours 26 réponses à la même question. Cela pose des problèmes de rapidité."

Propos recueillis par David Berger/vajo

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