Le bouchon dans le sens des retours sur l’autoroute A2 s’est dissipé mardi à 1h du matin, a annoncé la police cantonale du Tessin sur Twitter. Lundi en début d’après-midi, la circulation était paralysée sur 15 kilomètres.
La Centrale routière Viasuisse a expliqué ce flux de véhicules par le grand besoin d'évasion après deux années de restrictions dues au Covid.
Par le passé, le tunnel du Gothard n'avait connu qu'une fois des embouteillages plus longs à Pâques, en 1998 (25 km), à cause d'un retour de l'hiver et de ses conséquences sur les routes.
Le record absolu au Gothard est toutefois de 28 km, atteints à deux occasions lors de week-ends de Pentecôte: en 1998, à cause de l'incendie d'un car sur l'itinéraire alternatif du San Bernardino, et en 1999, où cet itinéraire alternatif (l'A13) était cette fois fermé pour causes d'inondations aux Grisons.
Le San Bernardino touché également
Ce besoin d'évasion s'était déjà fait ressentir sur la densité du trafic dès le week-end précédent, avec 14 km le samedi des Rameaux. La semaine, dans la nuit du jeudi à vendredi déjà, la longueur des bouchons n'est jamais descendue en dessous de 8 kilomètres. Elle a atteint son paroxysme en début d'après-midi, à 22 km, soit plus de trois heures et demie d'attente, selon le TCS.
La patience était également de mise sur la route du San Bernardino: vendredi, les voyageurs sur l'A13 avaient besoin d'environ une heure de plus que d'habitude pour parcourir le tronçon entre Coire et Bonaduz.
L'Office fédéral des routes (OFROU) a donc recommandé aux voyageurs venant de l'ouest de la Suisse de passer par le Valais, c'est-à-dire par le chargement des voitures au Lötschberg, ou par le tunnel du Grand-Saint-Bernard, comme itinéraire alternatif supplémentaire vers l'Italie.
Retours anticipés
Avec ces départs supérieurs aux prévisions, les automobilistes ont apparemment anticipé leur retour. Dimanche déjà, la Centrale routière du TCS/Viasuisse mesurait jusqu'à sept kilomètres d'embouteillage au portail sud du Gothard.
Et lundi, le tunnel s'est à nouveau transformé en goulet d'étranglement dès la matinée pour les voyageurs de retour des congés de Pâques. Les vacances pascales se poursuivant cette semaine pour certains, la Centrale routière n'exclut pas que les retours s'échelonnent encore durant quelques jours.
Au cours des deux dernières années, marquées par la pandémie de Covid-19, les embouteillages s'étaient faits plus rares. En 2020, les autorités avaient notamment déconseillé les voyages vers le sud en raison de la situation sanitaire au Tessin, ce qui n'avait entraîné aucune file d'attente à Pâques. L'année suivante, des bouchons avaient été enregistrés, mais dans une faible mesure.
Goût du voyage retrouvé
Pour Stéphane Jayet, vice-président de la Fédération suisse du voyage, les Suisses ont vraiment "repris goût" aux voyages. "Il y avait une telle frustration pendant deux ans. On avait envie d’aller rechercher le soleil, cette expérience, ces émotions que les voyages procurent", a-t-il souligné dans La Matinale mardi.
Comme il l'a expliqué, la pandémie a été un mal pour un bien pour le secteur du voyage. "Grâce à la pandémie, il y a eu un gros éclairage sur notre secteur d’activité, sur les agences de voyages, sur les valeurs ajoutées qu’on pouvait donner et sur l’objectivité des conseils. On le voit actuellement, on a entre 30 et 40% de nouvelles clientèles qui viennent chercher un conseil qui tient la route", se réjouit-il.
Si Stéphane Jayet déplore l'augmentation des prix qui touche le secteur du voyage, il tempère. "Toutes les prestations sont encore en dessous par rapport à l’offre de 2019. Il y a une question d’équilibre de l’offre et de la demande à retrouver", souligne-t-il. Avant d'ajouter: "Mais si vous avez envie de partir, il faut prendre les décisions assez rapidement et ne pas compter sur les offres de dernière minute."
ats/fgn
La reprise du secteur aérien freinée par le prix des billets
Le week-end de Pâques a permis au secteur aérien de retrouver des couleurs. Au départ de l'aéroport de Genève, le trafic a atteint environ 85% de son niveau d'avant-crise. Mais la hausse du pétrole va inévitablement faire augmenter le prix des billets et donc renchérir le coût des voyages en avion.
Interrogé mardi dans La Matinale de la RTS, le consultant en aéronautique Michel Polacco estime que cela pourrait aussi freiner la fragile reprise du secteur. "On est dans une période où la reprise n'est pas encore complète, loin de là", souligne-t-il. "On est à peu près à 70% du trafic de 2019".
Et les passagers sont devenus plus regardants. "Eux aussi ont souffert de la crise du Covid et souffrent de l'inflation et de la hausse des prix. Il est donc possible qu'une augmentation du prix du billet dissuade un certain nombre de familles pour des vols de loisirs".
70% de l'affluence normale à Zurich
L'aéroport de Zurich s'attendait lui à quelque 70'000 passagers par jour. Cela correspond à environ 70% du nombre de passagers avant la pandémie, a indiqué la porte-parole Jasmin Bodmer. A titre de comparaison, l'aéroport avait accueilli en moyenne 13'200 personnes par jour à Pâques il y a un an.