Pour éviter d'éventuelles pénuries lors des grands froids d'hiver, la Confédération se prépare à financer des stocks d'énergie dans les barrages ainsi que la construction de centrales à gaz de secours.
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Mais pendant ce temps, les quatre centrales nucléaires en activité voient leur date de fermeture se rapprocher - en partie pour une question de rentabilité, puisque leurs propriétaires doivent investir toujours plus pour garantir la sécurité.
Soutien de l'UDC, prudence du centre-droit
Economiesuisse propose donc d'inclure ces travaux d'entretien et de prolongation du nucléaire dans les appels d'offre de la Confédération pour les cas de crise. Cette idée récolte un accueil favorable de l'UDC, mais plus prudent au centre-droit.
"Je ne vois pas la nécessité que la Confédération doive se substituer aux exploitants pour leurs propres investissements", a relevé le PLR Jacques Bourgeois mercredi dans la Matinale de la RTS. Président de la commission de l’énergie du Conseil national, il se dit ouvert à diversifier la sécurisation stratégique de l’approvisionnement en électricité. Mais cela ne doit pas déboucher sur une subvention du nucléaire.
Une idée jugée "téméraire" à gauche
Ce possible coup de pouce de l'Etat pour tirer le nucléaire un peu plus loin devra compter sur l'opposition de la gauche. La socialiste Elisabeth Baume-Schneider trouve cette idée "téméraire".
La présidente de la commission de l'énergie du Conseil des Etats est persuadée que cette idée susciterait un référendum et des discussions sans fin. "Je n'y vois pas d'avenir", a-t-elle souligné. "Il faut un changement de paradigme par rapport aux centrales nucléaires et on sait qu'au niveau des énergies renouvelables, tout ou presque tout est possible".
Quoi qu'il en soit, l’approvisionnement électrique en cas de crise et son avenir à long terme promettent de diviser le monde politique. La révision des lois sur l'énergie et l'électricité est l’un des grands dossiers dont le Parlement doit s’emparer durant l’année 2022.
Etienne Kocher/oang