Pour l'association Campax, à l'origine de cette initiative, la Suisse devrait faire ce geste "pour contribuer à arrêter la machine de guerre russe qui sème la mort et la destruction depuis deux mois en Ukraine et qui force des millions d'Ukrainien.ne.s à fuir leur pays".
Selon des informations provenant du terrain en Ukraine, les cas de désertion existent dans les rangs de l'armée russe. Obtenir une protection en Europe est toutefois difficile pour les soldats qui font le choix de fuir le combat.
"Un message clair"
C'est la raison pour laquelle des politiciens, des associations et des syndicats demandent au Conseil fédéral et au Parlement d'accorder une protection spéciale aux déserteurs russes, ainsi qu'à celles et ceux qui s'expriment publiquement en Russie contre la guerre.
Parmi la soixantaine de signataires figurent les co-présidents du PS Mattea Meyer et Cédric Wermuth, la conseillère aux Etats Lisa Mazzone (Vert.e.s/GE) ou son collègue Carlo Sommaruga (PS/GE). L'appel sera remis aux autorités une fois que plusieurs milliers de personnes l'auront signé.
"Si cela se fait, cela donnera une impulsion importante à la lutte contre cette guerre et enverra un message très clair à Vladimir Poutine", a estimé samedi dans le 12h45 de la RTS Paolo Gilardi, syndicaliste à l'origine de l'appel,
Dans l'Union européenne, une idée similaire a été évoquée par le président du Conseil européen Charles Michel. En Suisse, c'est le permis S qui autorise le séjour provisoire à celles et ceux qui ont le statut de personne à protéger.
Une décision politique
Jusqu'à présent, seules les personnes qui vivaient en Ukraine avant la guerre peuvent bénéficier d'un statut S. Un déserteur ou un objecteur de conscience russe devrait donc passer par une procédure normale, plus longue et plus complexe.
"Si nous voulons changer le statut S, nous pouvons le faire. Mais il s'agit d'une décision politique", précise David Keller, directeur de l'état-major de crise pour l'asile au Secrétariat d'Etat aux migrations.
Pour les personnes à l'origine de l'appel, un tel geste s'impose aujourd'hui. Cela ferait office en Russie d'incitation à la désobéissance face au régime de Vladimir Poutine.
Davide Paggi/tmun/jfe