YVORNE, VAUD - La "tiny house", la maison roulante
Samantha Oswald, architecte, vit dans une "tiny house", une maison de treize mètres carrés dotée de roues. Elle a installé sa maison roulante au camping d'Yvorne, au cœur du Chablais vaudois. "C'est une maison qui s'installe d'une manière très légère. Ainsi, si on la déplace d'un lieu, on ne voit pas qu'elle y était installée, souligne Samantha Oswald. Il y a l'enjeu de l'espace, de réduire les mètres carrés au minimum."
Par contre, les démarches administratives sont compliquées en Suisse. "Cela va contre la volonté de simplicité qu'implique la 'tiny house'. Il n'y a pas de case 'tiny house' à cocher. Cela n'existe pas." Les tiny houses font pourtant rêver de plus en plus de personnes.
"Il n'est pas possible de généraliser les demandes, explique Christelle Luisier Brodard, conseillère d'Etat vaudoise en charge des Infrastructures. Si vous aviez 1000 personnes qui souhaitent vivre en tiny house dans un quartier, vous avez un impact au sol très important. Un écoquartier est beaucoup moins gourmand en infrastructures." Les tiny houses restent donc encore rares.
GUMEFENS, FRIBOURG - Être en vacances 365 jours par an
Au Camping du lac à Gumefens, au bord du lac de la Gruyère, des habitantes et habitants ont choisi de vivre toute l'année aux côtés de tentes et des caravanes. "Nous avons un peu une vie de bohème. Je ne changerais pas ce mode de vie", témoigne l'un des résidents, Patrick Blanchard.
La vie au camping nécessite toutefois d'être organisé dans la gestion des espaces. "Dans la chambre, nous avons quand même pu mettre un lit, peut-être que le king size n'aurait pas passé, sourit Martine Baltisberger, une autre habitante du camping. Nous sommes quand même dans un volume restreint."
Une exiguïté qui a permis à Martine Baltisberger et sa compagne d'accéder à la propriété à bon marché. Elles ont acquis il y a six ans la maison de 67 mètres carrés pour 100'000 francs et louent le terrain 300 francs par mois. "Quand on compare les loyers, les gens sont très surpris. C'est un avantage, mais je suis vraiment venue m'installer pour la proximité de la nature, la vie au calme et j'aime bien la sensation d'être en vacances."
Martine Baltisberger souligne qu'une personne "qui ferait semblant" ne serait pas à l'aise au camping.
GENÈVE - Des étudiants fabriquent leurs chambres de neuf mètres carrés
Neuf étudiants et jeunes diplômés dans les arts, le design, l'urbanisme et l'architecture ont repensé en huit mois l'habitat de demain aux Acacias, à Genève.
La Fondation Emma Kammacher, propriétaire des lieux, a récemment annoncé la rénovation du bâtiment et un locataire a dû quitter l'immeuble. En attendant le début du chantier, la Fondation a approché la coopérative Ciguë, qui loge des personnes en formation depuis 1986. Cette dernière a lancé un appel à projets pour occuper le rez-de-chaussée jusqu'au début des travaux, prévu à la fin de l'été 2023.
Avec l'ensemble du collectif hex.ao, les neuf jeunes ont entièrement rénové les lieux, de leurs mains, principalement avec des matériaux de récupération, et créé quatre modules de neuf mètres carrés en bois et polycarbonate pour un coût unitaire d'environ 1500 francs. "Il ne s'agit pas de faire la décoration de sa chambre, mais de la construire à partir d'une coquille qui était à aménager. On la modifie, on l'assainit, et à partir de là, on essaie de créer un mode de vie qui apporte une plus-value à l'espace", explique Dawit Tades, architecte et membre du collectif hex.ao.
Démocratiser le concept
L'accent est mis sur les espaces communautaires comme la cuisine et l'atelier au détriment de la zone de nuit qui est réduite au maximum. Quant au loyer, il est dérisoire pour un logement situé à deux pas du centre-ville de Genève: environ 200 francs par personne.
La Ciguë espère multiplier le concept dans le canton qui est en situation de pénurie permanente. "Les bureaux vides représentent 250'000 mètres carrés vides, indique Saskia Zürcher, coresponsable projets constructions Ciguë. Il s'agit d'un bon potentiel pour loger des personnes en formation."
Sujets TV: Lorence Milasevic, Clémence Vonlanthen et Ana Silva
Adaptation web: Valentin Jordil