Consommée par de nombreuses personnes en Suisse souffrant, entre autres, de douleurs chroniques, l'huile de CBD devra désormais être dénaturée pour pouvoir être commercialisée. Il ne sera donc plus possible d'en mettre quelques gouttes sous la langue sans s'exposer à des effets secondaires. Mais était-ce déjà le cas? Ce cannabidiol est-il nocif? "Le problème avec des produits qui ne sont pas très bien contrôlés, c'est qu'on ne sait pas très bien ce qu'il y a dedans. [...] Le CBD est un développement très récent donc il nous manque encore des données scientifiques sur son vrai intérêt médical", explique Barbara Broers, médecin spécialiste des addictions et vice-présidente de la Société suisse du cannabis en médecine.
Je trouve que dans le pays où la réduction des méfaits fait partie des quatre piliers de la politique par rapport aux substances, c'est regrettable qu'on induise volontairement des risques.
"L'OFSP a décidé de demander un rajout d'un produit qui est potentiellement dangereux. Je comprends qu'il faut mieux réguler ce marché, mais de rendre dangereuse une substance qui ne l'est pas, [...] je trouve ça extrêmement inquiétant, je ne peux pas comprendre cette décision", ajoute Barbara Broers. De son côté, Sandrine Brunet, 31 ans, fait sa propre huile de CBD et a fortement réagi au moment de l'annonce de l'OFSP. "J'ai été un peu choquée puis angoissée pour les personnes qui la consomment dans un but thérapeutique."
Alors, le CBD doit-il être mieux encadré? Comment le consommer sans risque? Et la recherche sur le sujet est-elle suffisante?
Julie Kummer et l'équipe du Point J