Alors que tout le monde serait considéré comme donneur ou donneuse potentielle avec cette modification de loi, ce changement pose des questions éthiques.
D'un point de vue éthique, le consentement présumé n'est pas la seule solution. Certaines personnes prônent un autre modèle comme la déclaration volontaire.
"C'est un cadeau pour moi"
Pour la famille de Denis, la question ne s'est pas posée il y a 20 ans. En effet, ce jeune a perdu la vie dans un accident de voiture alors qu'il n'avait que 18 ans. Ses organes, eux, ont été prélevés et transplantés.
Sa mère Pascale et sa grand-mère Suzanne se souviennent que, de son vivant, Denis avait fait part de son consentement. "Il avait déjà beaucoup de maturité pour son âge", raconte Suzanne Lilla. "C'était le plus beau cadeau qu'on puisse avoir, de ne pas avoir dû prendre de décision par rapport au don d'organes, c'était fait", explique sa maman. Au total, Denis a donné 7 organes à 8 receveurs. "Savoir que la vie est de l'autre côté pour d'autres, c'est un cadeau pour moi", dit-elle, la voix pleine d'émotion.
La déclaration volontaire plus éthique?
Mais passer du consentement explicite au consentement présumé n'est pas la bonne solution pour Stève Bobillier, docteur en philosophie et bioéthicien à la Conférence des évêques suisses. Pour lui, la déclaration volontaire serait une meilleure façon de faire.
"La population serait invitée à donner, assez régulièrement, quatre réponses: je veux donner mes organes, je refuse le don d'organes, je ne me prononce pas ou je désigne un thérapeute de confiance", explique-t-il. Selon cet éthicien, cette solution est plus éthique et plus efficace.
Propos recueillis par Rouven Gueissaz
Adaptation web: Andreia Portinha Saraiva