"Fossé entre générations impossible à combler" en Russie, 6,9 millions pour une vie, le retour des crocs
ENTRETIEN - La Russie écartelée par la guerre en Ukraine
Depuis les années 1990, un homme incarne particulièrement la lutte pour la liberté d’expression en Russie. Il s'agit de Dmitri Mouratov, rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta. De passage à Genève cette semaine, il expliquait mardi à la RTS, au micro de l'émission Tout un monde et sur le plateau du 19h30, que cette guerre crée une profonde division dans la société russe.
"Parmi les personnes qui consomment des médias indépendants, il y a très peu de personnes qui soutiennent la guerre. Mais nous avons conscience que la population qui écoute les médias d'Etat est complètement influencée par la propagande." Et la fracture se fait en particulier entre les générations. "Les jeunes entre 18 et 30 ans ont conscience que leur destin est mis à mal. Les rêves sont menacés, alors que la génération de plus de 60 ans est convaincue par la propagande. C'est un fossé impossible à combler", déplore-t-il.
>> Lire notre article à ce sujet : Dmitri Mouratov: "La société russe est profondément divisée vis-à-vis de cette guerre"
TEMOIGNAGE - Enfants ukrainiens enlevés par l'armée russe
L'armée russe utilise la méthode des kidnappings pour briser la résistance ukrainienne. Des maires et des représentants officiels disparaissent, tout comme de simples civils. Des enfants et des adolescents sont aussi enlevés, selon un témoignage recueilli par la RTS.
Depuis un mois, Oleg Buryak vit dans l'angoisse. Son fils de 16 ans est détenu par les Russes. Alors qu'il tentait de fuir sa ville de Melitopol dans un convoi humanitaire, Vlad a été arrêté par des soldats.
"Vlad était assis sur la banquette arrière du véhicule avec son téléphone. L'officier russe a pensé que mon fils le filmait. Ils l'ont fait sortir de la voiture et ont vérifié ses documents. C'est là qu'ils ont compris qui était son père. Je m'en veux parce que je n'ai pas assez préparé mon enfant à ces situations dangereuses", raconte Oleg Buryak. Le père de famille est le chef de l'administration militaire du district de Zaporijjia. Il ne sait toujours pas où se trouve son fils.
>> Lire le témoignage à ce sujet : La détresse d'un père ukrainien: "Les Russes ont enlevé mon fils"
ANALYSE - La Suisse face à la hausse des prix
Alimentation, énergie ou logements, la hausse des prix de certains biens incite des consommateurs à modifier leurs habitudes. Ces augmentations demeurent toutefois modérées en Suisse, mais elles pèsent déjà sur le budget des ménages aux revenus les plus modestes et elles pourraient encore empirer, selon la Fédération romande des consommateurs (FRC).
>> Lire notre article sur le sujet : Hausse des prix en Suisse: "Ce n'est que le début"
Alors que la hausse globale des prix ne dépasse pour l'heure pas les 2,4% en Suisse, aux Etats-Unis elle a explosé à plus de 8%. Dans les pays européens, elle oscille entre 5% et 10%. La cause principale de l'inflation en Suisse est la hausse des prix de l'énergie. L'essence a par exemple augmenté de 25% depuis le début du conflit en Ukraine.
ECLAIRAGE - La valeur d'une vie humaine en Suisse
Si la vie n'a pas de prix, comme on l'entend souvent, elle a en revanche une valeur calculée par l'administration. En Suisse, c'est l'Office du développement territorial qui se charge d'en fixer le montant. En 2019, une vie humaine valait ainsi 6,9 millions de francs. "C'est le montant que la société est prête à payer pour éviter un décès", explique Joséphine Leuba, collaboratrice scientifique à l'Office fédéral du développement territorial (ARE), interrogée lundi dans l'émission Toutes taxes comprises (TTC) de la RTS.
Concrètement, ce chiffre est par exemple utilisé pour décider de projets de sécurisation routière, de dépollution de sites, de politiques sanitaires ou encore dans la prévention de dangers naturels.
>> Lire notre article à ce sujet : Pourquoi il est nécessaire de chiffrer la valeur d'une vie humaine
TENDANCE - Le retour de la "chaussure moche"
Chaussure à l'allure esthétique discutée, les Crocs foulent aujourd’hui les podiums de la Fashion Week, au point de devenir une véritable tendance mode. L’an dernier, la marque annonçait un chiffre d’affaires prévisionnel s’élevant à 5 milliards de dollars.
Inventée à l’aube des années 2000 par deux ingénieurs en chimie québécois, la chaussure avait été initialement conçue pour être portée à la plage. La marque avait fait une entrée réussie en bourse en 2006, avant de faire faillite quelques années après. Elle s'était fait finalement racheter en 2013 par le groupe d’investissement Blackstone, qui avait injecté près de 145 millions d’euros dans le label.
Classées au rang de chaussures moches, les Crocs se sont réinventées en misant sur une forte stratégie digitale. Le public cible? Les adolescents, véritables influenceurs qui partagent aussi bien leur quotidien que leur achat sur les réseaux sociaux.
>> Lire notre article sur le sujet : Les Crocs, le retour de la "chaussure moche"
RTSinfo