Dotées "des normes technologiques les plus récentes", les antennes seront nourries d'une multitude de données via le premier des futurs satellites météorologiques géostationnaires de troisième génération (Meteosat Third Generation).
Celui-ci sera lancé dans l'espace fin 2022 par Arianespace en Guyane française, indique l'organisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques Eumetsat.
Dix fois plus de données météo
Evolution des nuages, concentration de vapeur d'eau dans l'atmosphère ou encore profils de températures et d'humidité: les informations délivrées par les satellites météorologiques sont nombreuses et précieuses notamment pour les avis d'intempéries et l'étude du changement climatique.
Avec les satellites de troisième génération, on estime que "la quantité de données sera environ dix fois supérieure à celle d'aujourd'hui", précise Eumetsat.
Les données seront aussi plus précises et tomberont plus rapidement, soit chaque 2,5 minutes au lieu de 5 avec les satellites de la génération précédente.
Elles seront transmises à Darmstadt en Allemagne, siège d'Eumetsat qui fournit des images et des données à ses trente Etats membres dont la Suisse.
Mieux surveiller et prédire les orages
Les données satellitaires doivent apporter de nombreuses améliorations y compris pour la Suisse. Elles permettront notamment de surveiller et prédire des orages à brève échéance ainsi que les impacts de la foudre, d'observer l'étendue spatiale et l'évolution temporelle du brouillard (utile, entre autres, pour la navigation aérienne) et de mieux calculer la distribution spatiale du rayonnement solaire (une aide à la planification d'installations solaires).
La nouvelle station de Loèche ne s'accompagne pas de création de postes supplémentaires, selon la société Signalhorn, qui gère le site. Son coût, pris en charge par Eumetsat, s'élève à "trois millions de francs environ, soit un million de francs par antenne, y compris les services nécessaires à son fonctionnement", précise Paul Counet, directeur de la stratégie pour Eumetsat.
L'ensemble des coûts de l'organisation européenne est supporté par ses trente Etats membres selon une clé de répartition liée à leur PIB, complète Paul Counet. La Suisse, représentée par l'Office fédéral de météorologie et de climatologie (MétéoSuisse), prend ainsi en charge environ 3,5% des coûts.
ats/oang
Station similaire en Italie
Une station semblable à celle de Loèche a été construite en Italie, près de Gera Lario, au bord du lac de Côme. Ce lieu a été choisi pour ses conditions météorologiques différentes de celles de Loèche dans 99,9% des cas.
Ainsi, si un orage s'abat sur la commune valaisanne par exemple, il n'affectera pas le ciel du site italien et la réception des données transmises par le satellite ne sera pas perturbée, détaille Paul Counet.