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La Suisse et 50 membres de l'OMC veulent maintenir la sécurité alimentaire

La Suisse et 50 pays de l'OMC veulent maintenir la sécurité alimentaire [Reuters - Mohamed Abd El Ghany]
La guerre en Ukraine fait craindre une crise alimentaire / Le Journal horaire / 42 sec. / le 6 mai 2022
À cause des répercussions de la guerre en Ukraine, l'Afrique et d'autres régions du monde pourraient faire face à une grave crise de malnutrition. Vendredi à Genève, la Suisse et 50 autres membres de l'Organisation mondiale du commerce ont promis d'oeuvrer à maintenir la sécurité alimentaire.

Selon l'ONU, certains pays africains dépendent de la Russie et de l'Ukraine à plus de trois quarts de leurs importations de blé.

D'ailleurs, selon des images satellites analysées par la société de géolocalisation Kayrros publiées vendredi, le rendement de la prochaine moisson de blé en Ukraine devrait chuter d'au moins 35% comparé à 2021.

Le conflit a lourdement perturbé la saison des semis, qui est en cours, et obligé les agriculteurs à travailler sous les bombes, avec du carburant difficile à trouver. A hauteur de satellites, la différence par rapport aux saisons habituelles est déjà visible, corroborant les prédictions des analystes. Or, le Programme alimentaire mondial (PAM) obtient environ la moitié de son assistance auprès de l'Ukraine. Après la pandémie et avec le changement climatique, cette situation fait redouter des émeutes de la faim.

Marchés laissés "ouverts" et "prévisibles"

Dans une déclaration commune, 51 membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) relèvent de leur côté "les effets significatifs" des restrictions aux exportations en raison de la guerre, aussi bien "locaux, nationaux que mondiaux". Ceux-ci vont faire augmenter des prix déjà élevés des biens agricoles.

Les 51 acteurs, dont l'UE ou les Etats-Unis, mais sans de grands producteurs comme l'Argentine ou le Brésil, s'engagent donc à tout faire pour garantir que "des aliments nutritionnels suffisants, sûrs et abordables soient toujours accessibles". Notamment pour les plus pauvres, les plus vulnérables et les déplacés.

Parmi leurs actions, les 51 membres vont maintenir "ouverts" et "prévisibles" leurs marchés agricoles et alimentaires. Ils veulent éviter toute restriction sur ces marchandises et excluent dans tous les cas d'imposer tout dispositif tarifaire sur les chargements humanitaires du PAM. Ils appellent à une décision le plus rapidement possible de l'ensemble des 164 membres de l'OMC sur cette question qui dure depuis des mois. Et souhaitent également une action lors de la ministérielle prévue en juin à Genève.

ami avec agences

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