Un solide oui aux trois objets soumis au vote dimanche

La Suisse a largement plébiscité, à 71,5%, l'augmentation du financement de la Suisse à l'agence européenne de gardes-frontières Frontex, en conformité avec les règlements européens. Une claque pour le comité référendaire et ses soutiens, alors qu'une grande partie de l'électorat de gauche n'a pas suivi la recommandations de leurs partis. Dans un contexte international très tendu et incertain, la sécurité aux frontières de l'Europe et les bonnes relations avec l'Union européenne (UE) se sont sans doute révélées décisives.

>> Retour sur cet objet de votation dans le 19h30 :

Les milieux de défense des migrants se félicitent toutefois d'avoir pu créer un débat autour de l'agence Frontex, ses dysfonctionnements, son manque de transparence et sa possible implication dans des refoulements illégaux. Reste à voir désormais si le financement supplémentaire et les réformes de Frontex, planifiées jusqu'en 2027, vont réellement permettre d'améliorer la gestion migratoire de l'Europe, comme cela a été promis.

Selon Lisa Mazzone, conseillère aux Etats verte genevoise, la question du destin commun entre la Suisse et l'UE a été "l'argument massue" du Conseil fédéral et des partisans du texte, et il a "un peu détourné la question du régime de refoulement qui se déroule aux frontières et qui a de quoi inquiéter". Mais sur cette base, il faut désormais "construire un droit d'asile qui ne bafoue pas les droits humains". Une interprétation que confirme Charles Juillard, conseiller aux Etats jurassien et vice-président du Centre. "C'est très heureux de voir un résultat de confiance aussi large envers le Conseil fédéral et la majorité du Parlement" dans une période instable, estime-t-il. "Et en ce qui me concerne, il est clair que les droits humains devront faire partie des améliorations des structures de Frontex. Et je suis convaincu que ça sera un élément important auquel participera la Suisse."

>> Analyses et commentaires :

>> Voir également l'analyse de Rouven Gueissaz dans le 19h30:

C'est sans doute le principal tournant de société qui a été décidé dimanche: la nouvelle loi en faveur du consentement présumé des dons d'organes a été acceptée à 60,2% des votants, et par tous les cantons à l'exception de Schaffhouse, Schwytz, Appenzell Rhodes-Intérieures et Appenzell Rhodes-Extérieures. Mauvaise élève en matière de dons d'organes jusqu'à présent, la Suisse change désormais de régime.

>> Retour sur cet objet de votation dans le 19h30 :

Pour Manuel Pascual, directeur du centre de transplantations du CHUV, ce "changement de paradigme" va "changer un état d'esprit général dans l'approche du don d'organe et de la médecine de transplantation, mais aussi dans l'information" autour de cette thématique. Le spécialiste salue également les scores "assez exceptionnels" en Romandie, qui sont pour lui un gage de soutien pour le centre romand de transplantations, ainsi que le programme latin de dons d'organes et les institutions du milieu.

Pour Marco Chiesa, président de l'UDC qui a été le seul parti à soutenir le Parti évangélique populaire (PEV) dans sa campagne référendaire, ce changement de paradigme était trop radical. "La commission nationale d'éthique disait elle-même que le silence ne doit pas être interprété comme une approbation implicite", répète-t-il. "Il faudra continuer d'en discuter", prévient-il. Face à cette critique, Manuel Pascual se veut rassurant: "Les gardes-fou sont là pour ne pas qu'il y ait de dérives".

>> Voir également la réaction du directeur du CHUV Philippe Eckert dans le 19h30:

Le résultat de la votation sur la "Lex Netflix", finalement très clairement acceptée, constitue l'une des petites surprises du jour. Les opposants s'attendaient à un résultat bien plus serré. Désormais, l'entrée en vigueur de la loi est prévue pour 2024, et les plateformes de streaming et les télévisions auront quatre ans pour réaliser les investissements requis.

>> Retour sur cet objet de votation dans le 19h30 :

Face à la presse, le ministre de la Culture Alain Berset a exprimé sa satisfaction. Pour lui, les résultats démontrent "l’importance que les Suisses accordent à la culture, et ne "suivent pas la frontière linguistique". Il a aussi rappelé que de nombreux secteurs bénéficieront de cette loi, bien au-delà de l’industrie du cinéma.

Pour la co-présidente des Jeunes vert'libéraux Virginie Cavalli, invitée dimanche soir dans Forum, cette défaite avec un peu plus de 41% des voix constitue tout de même "un bon résultat". "Je continue de penser que cette loi ne va pas contribuer à diversifier le contenu des plateformes en Suisse", dit-elle. "Donc maintenant, on attend de voir les effets."

Des effets auxquels la productrice de cinéma Joëlle Bertossa, par ailleurs conseillère municipale socialiste à Genève, croit fermement. "On a une grande responsabilité maintenant de produire du contenu qui plaira à tous et toutes", souligne-t-elle, se disant convaincue que cette nouvelle manne financière destinée aux productions audiovisuelles helvétiques contribuera à l'émergence "de nouvelles formes d'écriture, et à une forme d'émulsion qui contribue aussi à nourrir le cinéma en salles". Car le cinéma "ne fonctionne pas en vase clos", rappelle-t-elle.

>> Analyses et commentaires dans Forum sur le succès de la "Lex Netflix":

A l'issue de cette journée de votations, le Conseil fédéral sort trois fois victorieux: c'est oui au don d'organes (60,20%), à la loi sur le cinéma (58,42%) et à la contribution suisse à Frontex (71,48%).

>> Le résumé de la journée de votations dans Forum :

>> Le bilan de la journée par Julien Bangerter dans Forum :

>> Tour d'horizon des votations cantonales et communales par Laurent Dufour dans le 19h30 :

La réforme du cycle d'orientation genevois n'a pas passé la rampe dimanche. Une toute petite majorité des votantes et des votants a refusé le projet porté par la conseillère d'Etat Anne Emery-Torracinta et soutenu par la majorité des partis.

Un résultat serré était attendu, car l'école est un sujet sensible à Genève. Mais pour les partisans de la réforme, c'est une occasion manquée de rendre l'école plus inclusive. Ils regrettent aussi le manque de proposition concrète de la part des opposants, alors que le PLR et l'UDC s'accordent sur le fait qu'une refonte du cycle est nécessaire.

Les enseignantes et enseignants étaient très partagés sur la question, et leurs représentants n'avaient pas donné de mot d'ordre. Mais David Fernex, membre de la Fédération des Associations des Maître-sse-s du Cycle d’Orientation (FAMCO), craint désormais que personne n'ose relancer à l'avenir une réforme basée sur la mixité, et que le système actuel, qu'il juge catastrophique, perdure.

>> Le commentaire de Gabriela Cabré dans Forum :

Par ailleurs, pour Jean-Michel Bugnion (PVL), il est finalement plutôt positif que la balance ait penché vers le non. "Un projet pour l'école doit être un projet qui rassemble au-delà de 50-50", juge-t-il dimanche soir dans le 19h30. "Donc il va falloir reprendre à zéro et reconstruire un projet mieux structuré."

La sécurité a probablement joué un grand rôle pour beaucoup dans la votation sur Frontex, a indiqué dimanche le conseiller fédéral Ueli Maurer devant les médias. Accepter la hausse de la contribution suisse à l'agence permet de rester dans l'espace Schengen et d'avoir accès à de nombreuses banques de données importantes dans la lutte contre la criminalité.

L'économie est une autre gagnante de la votation. Un seul visa restera notamment nécessaire pour toute l'Europe, y compris la Suisse, a poursuivi le ministre. La sécurité juridique est assurée.

Interrogé sur la future réforme de l'agence, Ueli Maurer a précisé qu'un nouveau directeur allait être nommé et les rapports analysés. La réforme prendra ensuite forme.

La Suisse apportera sa pierre à l'édifice, même si elle n'a pas le droit de vote. Elle dispose de deux représentants au conseil d'administration, ainsi que de compétences dans la sécurité juridique. "Nous sommes les experts de la sécurité en Europe pour la sécurité juridique dans les formulaires."

Le soutien à la loi sur le cinéma est une bonne nouvelle pour l'industrie, s'est réjoui le ministre de la culture Alain Berset à l'issue de la votation. Les plateformes de streaming devront investir 4% de leurs recettes en Suisse dès 2024, a-t-il annoncé.

Le vote montre que les citoyens accordent de l'importance à la culture suisse et à sa diversité. Le cinéma helvétique connaît un vrai succès, plusieurs films ont été sélectionnés pour Cannes, a rappelé le Fribourgeois.

La loi doit entrer en vigueur en janvier 2024, a précisé Alain Berset. Une consultation sera ouverte pour régler certains points avant la mise en oeuvre.

La mise en oeuvre du consentement présumé pour le don d'organes doit se faire de manière prudente. "Pas avant 2024", a dit le ministre de la santé Alain Berset. Un nouveau registre et des campagnes d'informations sont nécessaires.

"C'est un thème très personnel, très émotionnel", a dit en conférence de presse dimanche à Berne le conseiller fédéral socialiste. Le don d'organes doit rester un acte volontaire. Le résultat des urnes est une confirmation de l'attitude positive de la population face au don d'organes, selon lui.

Les électrices et électeurs proche de chez vous ont-ils voté comme l'ensemble du canton? Ont-ils suivi le reste du pays? Découvrez-le grâce à notre outil.

La "Lex Netflix", le don d'organes et Frontex ont mobilisé à peine quatre électeurs sur dix ce dimanche. La participation s'est inscrite aux environs de 39%, soit en dessous de la moyenne des dernières années.

Schaffhouse, où le vote est obligatoire, arrive comme d'habitude en tête. Quelque 62,6% des électeurs se sont prononcés. Il devance de loin Zoug (45,4%), le deuxième du classement.

Les cancres de la participation se situent ce dimanche à Fribourg et Appenzell Rhodes-Intérieures (environ 33%) et Uri (environ 31%). Neuchâtel, le Valais et Vaud se situent tous en dessous de la moyenne nationale. Genève et le Jura dépassent les 40%.

Record en 1992

Le record de participation est détenu par le scrutin sur l'adhésion à l'espace économique européen (EEE). En 1992, les Suisses avaient été 78,8% à déposer un bulletin dans l'urne. Parmi les autres scores élevés, l'initiative contre le surpeuplement de la Suisse avait attiré 70,3% des votants en 1974. En 1989, 69,2% des Suisses s'étaient prononcés sur l'initiative pour une Suisse sans armée.

Bruxelles salue l'engagement clair des Suisses en faveur de Frontex. Le résultat du vote de dimanche montre l'importance que la Suisse accorde aux avantages de la libre-circulation et à une gestion commune des frontières, a souligné le vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas.

"Schengen reste notre joyau de la couronne", a écrit sur Twitter le vice-président en charge des questions migratoires. La pandémie de coronavirus a encore renforcé le système Schengen "et nous aide à accueillir les personnes en provenance d'Ukraine".

Frontex disposera à l'avenir d'un soutien renforcé de Berne. Craignant d'être mis au ban de l'Europe, les Suisses ont accepté dimanche à 71,48% de donner une seconde chance à l'agence controversée de gardes-frontières.

L'issue du résultat était attendue. Les sondages donnaient les référendaires perdants. La seule surprise a été l'ampleur du soutien à Frontex. Tous les cantons ont plébiscité le nouveau règlement, prévoyant notamment une hausse de la contribution helvétique. Le plus timide, Genève, l'a accepté par 63,5%.

>> Lire également : Le renforcement de Frontex largement appuyé par la population suisse

Tout le monde sera désormais considéré comme donneur d'organes présumé en Suisse. Le peuple a accepté dimanche par 60,2% des voix ce changement de paradigme. Les cantons romands sont les champions du "oui".

Tous les cantons latins ont dit oui à cette révision de la loi sur la transplantation. Vaud l'a acceptée par 81,3% des voix, le meilleur score au plan national. Suivent Genève (78,5%), Neuchâtel (77,2%), le Jura (75,8%), Fribourg (73,3%) et le Valais (72,4%). Le Tessin y est aussi largement favorable, avec 65,5% de soutien.

Lire également: La Suisse dit oui au consentement présumé du don d'organes

Netflix et les plateformes de streaming soutiendront le cinéma suisse. Le peuple a approuvé dimanche la nouvelle loi sur le cinéma par 58,4%. Ces services devront affecter 4% de leurs recettes brutes réalisées en Suisse au secteur.

Les cantons romands ont été les plus grands partisans de la loi. Les Vaudois l'ont massivement soutenue (76,1%). A Genève, le camp du oui l'a emporté par 74,6%. Les Neuchâtelois ont aussi clairement approuvé le texte par 70,5%. Quelque 64,7% des Jurassiens et 63,9% des Fribourgeois ont été convaincus par le texte.

Les Valaisans se classent derniers parmi les Romands (59%), un résultat similaire à celui de Berne (59,8%).

>> Lire également : Oui à la "Lex Netflix", les plateformes de streaming devront investir en Suisse

Après plusieurs heures d'attente, le canton de Zurich a enfin publié ses résultats. C'est oui à la loi sur le cinéma à 55,6%. Oui également à la loi sur la transplantation à 55,7%. Frontex obtient 71,9% de suffrages favorables.

Par ailleurs, les Zurichois ont clairement rejeté dimanche le droit de vote à 16 ans et un congé parental de 18 semaines pour le père et la mère. Ils ont par contre accepté d'inscrire la protection du climat dans la Constitution et d'adapter la loi cantonale sur la nationalité.

>> Lire : Zurich dit non au congé parental de 18 semaines et au vote dès 16 ans

>> Voir aussi :

Heinz Dill, producteur et président de l'Association suisse des producteurs de films, est soulagé par le oui à la "Lex Netflix". "En voiture, si on veut faire 500 km, il faut plus d’essence que pour faire 100 km. Le problème pour le cinéma suisse, c’est qu'actuellement on ne peut faire que 100 km".

Les résultats des trois objets soumis au peuple dimanche tombent au compte-gouttes. Découvrez les résultats en détail:

>> La carte des résultats sur la votation "Frontex" :

>> La carte des résultats pour le don d'organes:

Les Suisses ont fait confiance dimanche à leurs autorités, qui avaient essuyé plusieurs défaites lors des dernières votations. Le peuple a suivi le Conseil fédéral et le Parlement sur les trois objets.

A noter la défaite du PLR sur la loi sur le cinéma, contre laquelle le parti avait mené un long combat, notamment à travers sa jeunesse. Cet objet s'annonçait comme le plus serré du jour.

>> L'analyse de Rouven Gueissaz sur les résultats du jour :

La population bernoise a accepté dimanche les trois objets fédéraux soumis à votation.

La contribution suisse à Frontex a recueilli 69,9% des voix, alors que la loi sur le cinéma a obtenu 59,8% et la loi sur la transplantation 54,9%

Le canton de Genève accepte haut la main le changement de loi sur le cinéma ("Lex Netflix") par 74,6%. Score élevé également pour la loi sur la transplantation (78,5%).

C'est plus serré en revanche pour le vote sur la participation suisse à Frontex, avec 63,5% de oui.

La conseillère nationale Marie-France Roth Pasquier (Centre/FR) se réjouit du oui au consentement présumé pour le don d'organes: "Quand on observe le manque actuel, pour moi c'est important d'aller dans cette direction."

Ce changement de paradigme ne pose pas de problème éthique, selon la Fribourgeoise: "on a mis des cautèles, la personne qui ne veut pas faire de don d'organes peut le dire." Et de conclure: "Il y a des listes d'attente importantes pour le don d'organes, on a besoin de cette loi."

>> La réaction de Marie-France Roth Pasquier (Centre/FR) sur la loi sur le don d'organes :

Comme leurs voisins jurassiens, les Neuchâtelois ont approuvé largement les trois objets fédéraux avec des scores très élevés. La loi sur le don d'organes a recueilli 77,2% des suffrages. C'est oui à la contribution suisse à Frontex à 72,3% et oui à la loi sur le cinéma à 70,5%.

Au niveau cantonal, la population neuchâteloise refuse l'initiative "pour une fiscalité plus équitable" à 57,8% et la création d'une Cour des comptes à 67,3%. Elle accepte toutefois un contre-projet qui doit améliorer la transparence et renforcer le contrôle de l'activité étatique.

Enfin, à l'échelle communale, le Conseil communal de Neuchâtel ne sera plus élu à la proportionnelle. La population a décidé dimanche de passer à l'élection majoritaire à deux tours pour l'élection de son exécutif. Les petits partis s'y opposaient.

>> Lire aussi : Vers un non à Neuchâtel sur l'initiative du POP pour une fiscalité plus équitable

Les citoyens et citoyennes d'Appenzell Rhodes-Extérieures ont refusé à 50,6% des voix la loi sur la transplantation soumise à votation dimanche. La loi sur le cinéma a en revanche été acceptée à 52% alors que la contribution à Frontex a été plébiscitée à 69,9%.

Membre de la commission de bioéthique de la Conférence des évêques suisses, Stève Bobillier s'était engagé contre la loi sur le consentement présumé sur le don d'organes. Pour lui, il faut "prendre acte" de l'introduction de cette notion, "mais il faut aussi inviter la population suisse à parler à ses proches de sa volonté et de s'inscrire sur le registre national".

Pour Stève Bobillier, l'enjeu se situe maintenant dans l'application de la loi. "Il va falloir tout le temps informer la population, faire de la prévention. L'idée est que dans le cadre de cette information régulière, on envoie un lien qui invite chaque individu à faire part de sa préférence, en partant du principe que si la personne ne répond pas, son consentement est présumé."

>> Regarder son intervention :

Le Jura figure parmi les meilleurs élèves sur la "Lex Netflix". Avec 64,7% de oui, les Jurassiens et les Jurassiennes ont largement approuvé la modification de la loi sur le cinéma.

La loi sur la transplantation est largement soutenue à 75,8%, de même que le renforcement de la contribution suisse à Frontex avec 71,6%.

Sur le plan cantonal, les Jurassiens et Jurassiennes se sont déclarés favorables à une baisse de la taxe sur les plaques des véhicules à moteur pour se rapprocher de la moyenne suisse. En pleine période de hausse des prix, les citoyens ont accepté dimanche par près de 83% des votants une initiative en ce sens.

>> Voir sur ce sujet :

>> Lire également : Oui écrasant dans le Jura pour des plaques de véhicules moins chères

Les trois objets fédéraux ont été acceptés dimanche par la population tessinoise. La "Lex Netflix" a obtenu 58,1% des suffrages alors que la loi sur la transplantation a recueilli 65,5%.

La contribution suisse à Frontex a quant à elle été plébiscitée par 66,3% des votants.

Les Valaisans et les Valaisannes ont accepté les trois objets fédéraux. Le résultat le plus serré concerne la loi sur le cinéma qui a recueilli 58,95% de suffrages favorables. La loi sur la transplantation est approuvée par 73,3% de la population et Frontex par 75,2% des voix.

La population fribourgeoise a dit trois fois dimanche aux objets des votations fédérales. La loi sur le cinéma obtient 63,9% des suffrages, celle sur la transplantation 73,3%.

La contribution suisse à Frontex obtient 75,2%.

Par ailleurs, Le peuple fribourgeois a plébiscité dimanche la politique foncière active du canton, un objet soumis au référendum financier obligatoire. Objet technique, n'impliquant pas de nouvelles dépenses, le décret touchant à la promotion économique a obtenu 76,26% de oui.

>> Lire : Le canton de Fribourg plébiscite l'accélération de son économie via sa politique foncière

Les Vaudoises et les Vaudois ont dit un large oui à la "Lex Netflix" et aux dons d'organes. Ils se sont montrés tout aussi favorables à Frontex.

La loi sur le cinéma récolte 76,1% de votes favorables, celle sur la transplantation 81,3%. Frontex est également plébiscité avec 74,4% de oui. La participation se monte à 38,3%.

Le président de la commission du National en charge de la culture Fabien Fivaz (Verts/NE) se félicite de la large acception de la loi sur le cinéma. "Dans les sondages, on était environ à 50-50, et aujourd'hui on est à 58% de oui, donc l'ampleur est extrêmement réjouissante."

L'élu se réjouit que "Netflix investisse en Suisse et vienne développer des films avec des réalisateurs et réalisatrices suisses". Pour lui, cela revitalisera le secteur: "J'ai bon espoir que ça dynamise le cinéma suisse."

>> Voir l'intervention de Fabien Fivaz :

Les Valaisans et Valaisannes ont accepté dimanche les 3 objets fédéraux soumis au vote. La modification de la loi sur le cinéma a obtenu 58,95% de votes favorables et celle sur la transplantation a récolté 72,40% de "oui".

La population valaisanne a également soutenu la reprise du règlement de l'UE sur Frontex, qui obtient 75,20% des suffrages en sa faveur.

Le camp du oui à la "Lex Netflix" est euphorique. "Ce oui est très important pour le milieu du cinéma, pour le tourisme et pour la Suisse", estime le conseiller national Mathias Aebischer (PS/BE), président de Cinésuisse.

"Aujourd'hui, la population a envoyé un signal clair en faveur de nos cinéastes et de notre industrie audiovisuelle", renchérit la conseillère nationale Marie-France Roth Pasquier (Centre/FR).

"La branche va avoir de nouvelles opportunités", a pour sa part affirmé Géraldine Rod, une jeune réalisatrice de web série, sur les ondes de la RTS. "On pourra proposer de nouveaux formats et les collaborations avec l'étranger vont augmenter."

Le oui qui se décide pour la loi sur le cinéma fait des déçus du côté de l'UDC. Le conseiller national vaudois Michael Buffat prend acte du résultat, mais il estime que ce texte constitue une "mise sous tutelle du citoyen par l'Etat".

Pour l'élu, "l'Etat veut nous imposer quel film on veut voir [...] et il y aura une taxe supplémentaire d'environ 4%, qui sera prélevée au minimum pour les consommateurs afin de financer le cinéma suisse, qui est déjà largement subventionné par la Confédération."

>> La réaction de Michaël Buffat :

"Bon résultat pour un jeune parti"

Au front durant toute la campagne contre la "Lex Netflix", Virginie Cavalli (JPVL/VD) se dit très inquiète pour le cinéma suisse en langue française, alors que le oui se dessine pour la modification de la loi sur le cinéma.

Au micro de la RTS, elle tire tout de même un bilan positif: "Je suis quand même fière que des jeunes partis aient porté ce thème qui n'est pas très présent dans le débat public. Pour un jeune parti, le résultat est assez bon", estime-t-elle.

Le canton de Schwyz dit non à la "Lex Netflix". Après le décompte des voix dans 20 des 30 communes du canton, le refus s'élève à 60,2%. Il rejette aussi à 53,2% la modification de la loi sur la transplantation. C'est en revanche oui à 67,2% à Frontex.

Le conseiller national Damien Cottier (PLR/NE) estime que les Suisses ont voté en faveur de Frontex afin d'éviter une exclusion "automatique" du système de Schengen. Il reconnaît que l'agence connaît des dysfonctionnements, mais il accuse la gauche d'avoir mené une politique "absolutiste", qui aurait "rajouté une nouvelle difficulté dans les discussions de la Suisse avec l'Union européenne."

>> La réaction de Damien Cottier :

La contribution suisse à Frontex serait largement acceptée à 72%, selon la première projection SSR. C'est également deux oui pour la loi sur la transplantation (59%) et la loi sur le cinéma (58%).

Un petit non à la "Lex Netflix" se dessine en Thurgovie. Après le décompte des voix dans 77 des 81 communes du canton, le refus s'élève à 51,0%. La course est encore plus serrée pour la loi sur la transplantation, avec 49,6% de oui. En revanche, c'est un oui clair à Frontex (72,5%).

La population neuchâteloise devrait approuver les trois objets fédéraux, soumis au vote dimanche. Après dépouillement dans huit communes sur 27,  les citoyens disent oui à 65,6% à la modification de la loi sur le cinéma.

Les Neuchâtelois acceptent à 74,4% la révision de la loi sur la transplantation. Ils approuvent également avec 71,2%  la participation renforcée de la Suisse à l'agence européenne Frontex. Le taux de participation s'élève actuellement à 30,6%.

"Fiscalité plus équitable" refusée

La population neuchâteloise devrait refuser l'initiative du POP, déposée en 2017, demandant une "fiscalité plus équitable". La droite, le Conseil d'Etat et le Grand Conseil étaient opposés à l'initiative.

Selon les résultats dans 14 communes sur 27, mais sans les grandes villes, le texte serait refusé par 60,5% des votants.

Suite au premières projections qui prédisent un oui pour le financement de Frontex, la conseillère nationale Ada Marra (PS/VD), qui s'était engagée pour le non, a reconnu un échec "patent". Dans l'émission spéciale de la RTS, elle estime que la campagne a permis de mettre en avant des "dysfonctionnements" de l'agence européenne: "on nageait dans une sorte de non-transparence."

>> La réaction d'Ada Marra :

Attaquée par un référendum du PLR, de l'UDC et des Vert'libéraux, la réforme du cycle d'orientation - dite CO22 - est refusée pour l'instant à  50,81%.

>> Lire : Résultats très serrés à Genève sur la réforme du Cycle d'orientation qui serait rejetée

Selon les premières tendances SSR, la "Lex Netflix", le consentement présumé pour le don d'organes et le financement supplémentaire de Frontex seraient acceptés dimanche.

Comme la conseillère nationale vaudoise Céline Weber (PVL), les politiciennes et les politiciens prennent le chemin de Genève pour rejoindre le plateau de la RTS pour l'émission spéciale votations, à suivre des 12h00 sur nos différents canaux.

Les premières tendances sont attendues à midi, mais les partisans et les opposants aux différents objets soumis au peuple ce dimanche 15 mai n'ont pas attendu les prévisions pour s'activer sur les réseaux sociaux.

Quelques minutes avant la fermeture des bureaux de vote, certains, y compris les chancelleries cantonales, encourageaient les personnes qui n'avaient pas encore voté à se rendre dans un bureau de vote.

A moins de deux semaines des votations, le sort de la Lex Netflix était incertain. Même si le oui demeure majoritaire, le non a gagné passablement de terrain, montre le deuxième sondage SSR publié le 4 mai.

Largement soutenu, le financement supplémentaire de Frontex semble de son côté acquis. Quant au consentement présumé en matière de don d'organes, il devrait passer la rampe malgré une légère érosion du oui.

>> En lire plus : Le soutien à la Lex Netflix perd du terrain, selon le deuxième sondage SSR

Netflix et les plateformes de streaming pourraient être contraintes de soutenir financièrement le cinéma suisse. Mais la nouvelle loi, attaquée par la droite, est sur le balan, selon les sondages.

Aujourd'hui, les films et les séries sont de plus en plus regardés en ligne. Les services de streaming laissent toutefois peu de place aux productions indigènes qui ont du mal à accéder au marché international.

Les pays voisins ont déjà pris des mesures pour obliger Netflix, Disney+, Blue, ou encore Amazon et HBO à investir dans la production cinématographique locale. La France demande 26% et l'Italie 20%.

La Suisse ne connaît actuellement pas de système similaire. Cela doit changer, estiment les partisans de la nouvelle loi sur le cinéma. Les chaînes de télévision helvétiques et les plateformes doivent être mises sur pied d'égalité.

>> En lire plus : Le streaming doit-il être forcé de soutenir le cinéma suisse?

>> Voir aussi le grand débat de Forum :

>> Voir aussi Infrarouge :

Le peuple vote le 15 mai sur l'augmentation des moyens financiers et humains alloués par la Suisse à Frontex, l'agence européenne qui contrôle les frontières extérieures de l'espace Schengen.

Les organisations de défense des migrants, soutenues par la gauche, combattent ce projet au nom du respect des droits humains.

Le Conseil fédéral, suivi par les partis de droite et du centre ainsi que par l'économie, y voit un investissement pour la sécurité et craint une remise en cause de la participation suisse à Schengen en cas de non.

>> En lire plus : Les enjeux de la votation sur Frontex, l'agence européenne de contrôle des frontières

>> Voir aussi le grand débat de Forum :

>> Voir aussi Infrarouge :

Le 15 mai, la population suisse se prononce sur une petite révolution en matière de don d'organes: l'introduction du consentement présumé. Si le peuple dit oui à ce modèle, toute personne sera désormais considérée comme donneuse potentielle, à moins d'avoir exprimé son refus de son vivant.

>> Tour d'horizon des enjeux en cinq questions : Les enjeux de la votation sur le consentement présumé en matière de don d'organes en cinq questions

>> Voir aussi le grand débat de Forum :