Des polémiques éclatent régulièrement autour de la provenance des biens culturels détenus par les musées suisses. La dernière en date concerne la collection de l'industriel et marchand d'armes Emil Georg Bührle, exposée au Kunsthaus de Zurich. Certains des tableaux sont soupçonnés d'être liés au vol d'oeuvres d'art par les nazis ou issus de ventes destinées à fuir l'Allemagne nazie.
L’échange d’informations et la collaboration entre les acteurs du domaine doit être renforcé, estime la commission. Une banque de données en ligne doit être mise en place. Elle devra collecter et systématiser les résultats de la recherche, et être accessible par les scientifiques et les milieux intéressés du monde entier.
Transparence des recherches
Les musées doivent déjà tirer au clair l'origine de leurs oeuvres, qu'elles fassent partie des collections existantes ou qu'il s'agisse de nouvelles acquisitions, rappelle le Conseil fédéral. L'accès facilité aux résultats par le biais de la plateforme contribuera à la qualité et à la transparence des recherches de provenance. Les chercheurs pourront aussi plus facilement être mis en réseau.
Les musées et les collections, publics et privés, pourront y participer. Ceux qui bénéficient d'un soutien fédéral pour établir la provenance de leurs oeuvres seront tenus de transmettre leurs résultats à la plateforme.
Commission indépendante
Dans la foulée, les députés ont approuvé par 92 voix contre 90 et 4 abstentions la constitution d'une commission indépendante chargée d'émettre des recommandations pour des "solutions justes et équitables" concernant les biens culturels spoliés par les nationaux-socialistes.
Pour Jon Pult (PS/GR), auteur de la motion l'exigeant, la distinction entre "art spolié" et "biens en fuite" ne devrait plus exister. Dans les deux cas, les personnes ont perdu leur art parce qu'elles ont été persécutées par les nazis.
Le Conseil des Etats doit encore se prononcer sur les deux textes.
ats/gma