En Suisse, les précipitations et l'enneigement ont été assez faibles cet hiver. Au Tessin, la sécheresse hivernale a même déjà provoqué des incendies de forêts.
Du côté du Jura, c'est le Doubs, rivière franco-suisse, qui est sous surveillance. Si, pour le moment, la situation n'est pas catastrophique, elle pourrait le devenir estime Christophe Badertscher, responsable des activités humaines à l'Office de l'environnement du canton du Jura, jeudi dans La Matinale.
"La meilleure interconnexion des réseaux d’eau permet une meilleure gestion de la sécheresse qu’il y a 20 ans, mais dans les milieux naturels, notre marge de manoeuvre est plus faible". Pour Christophe Badertscher, le seul moyen de préserver l’environnement reste de limiter le changement climatique.
Les agriculteurs inquiets
Vice-président de l'Union suisse des paysans et président des paysans fribourgeois, Fritz Glauser s'avoue quant à lui inquiet pour les semaines et les mois à venir, mais aussi sur le long terme.
"On se prépare aux conséquences du changement climatiques avec la montée des phénomène extrêmes. Il va falloir trouver des systèmes d’irrigation, sélectionner des semences plus variées et plus résistantes pour faire face à ces nouvelles conditions", a-t-il souligné également dans La Matinale.
Le cas extrême de l'ouest des Etats-Unis
Du côté de l'ouest américain, la situation apparaît comme bien plus catastrophique. La Californie, déjà frappée par de nombreux incendies de forêts ces dernières années, dit s'attendre au pire pour 2022. Une prédiction qui semble confirmée par une récente recherche concluant qu'il existe un véritable cercle vicieux avec les incendies et la fonte des neiges.
En effet, après un incendie, les zones forestières sont moins ombragées et le sol devient donc plus exposé au soleil. Résultat, la neige fond plus vite, diminuant ainsi les réserves d'eau. De quoi aggraver les sécheresses, qui conduisent aux feux, qui à leur tour augmentent les risques d'incendies. Si la Californie n'est pas la seule région concernée, la Suisse échappe, pour l'instant, à ce problème.
Atteindre la neutralité climatique
Pour éviter une amplification additionnelle de ces événements, Sonia Sénéviratné, spécialiste des phénomènes climatiques extrêmes, appelle à limiter "absolument" le changement climatique à 1,5 degré. "Pour cela, il faut atteindre la neutralité climatique et diminuer les émissions de CO2 de moitié d’ici 2030." Aucune région n'est épargnée par le réchauffement climatique, rappelle par ailleurs la scientifique, invitée jeudi dans La Matinale.
Pour atteindre cet objectif, le principe du pollueur-payeur constitue un levier essentiel. Mais, selon elle, ce dernier doit s'accompagner de l'amélioration de certaines infrastructures, notamment en ce qui concerne les transports.
Sujets radio: Gaël Klein, Muriel Ballaman
Texte web: Hélène Krähenbühl