Les cinq hôpitaux universitaires ont porté la charge principale du traitement des patients Covid-19, ont indiqué jeudi les cinq établissements de Genève, Lausanne, Berne, Bâle et Zurich lors d'une conférence de presse. Ils ont assuré 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 la présence de personnel qualifié pour des soins très spécialisés.
Ces prestations ne sont pas suffisamment couvertes financièrement. Les charges de personnel et les coûts de matériel supplémentaires dus à la pandémie se sont élevés à eux seuls à 352 millions de francs pour l'ensemble des cinq hôpitaux universitaires. En 2020 et 2021, la perte d'exploitation cumulée a atteint 626 millions de francs.
Ces pertes n'ont pu être compensées que grâce aux contributions des cantons où sont implantés les cinq hôpitaux concernés. Ils ont avancé 547 millions de francs, ce qui laisse tout de même une perte cumulée de 80 millions de francs pour les hôpitaux universitaires, relèvent-ils.
Des prestations pas reconnues
Pour les directeurs de ces hôpitaux, l'administration et la politique ne reconnaissent pas encore assez les prestations particulières des hôpitaux universitaires. Et de rappeler leur contribution lors de la crise sanitaire de janvier 2020 à fin avril 2022: 21'890 patients Covid traités, dont 3362 aux soins intensifs.
Plus de 1,5 million de tests et 761'000 vaccinations y ont été effectués. Les hôpitaux universitaires se sont également engagés pour la recherche concernant le SARS-CoV-2. Entre 2020 et 2022, leurs collaborateurs et collaboratrices ont lancé près de 350 projets de recherche et publié environ 2000 articles sur le sujet.
Des centres de compétence à préserver
Les collaboratrices et collaborateurs des hôpitaux universitaires ont fourni un travail gigantesque pendant la pandémie et continuent de le faire. Beaucoup sont allés jusqu'aux limites de leur capacité et parfois au-delà.
Les défis des deux dernières années ont renforcé la cohésion des hôpitaux universitaires, assurent-ils. Pour maintenir cette qualité de prestation même en situation de crise, le financement des hôpitaux universitaires doit être renforcé.
Le personnel nécessaire doit être formé et disponible et les nombreuses réformes ne doivent pas affaiblir davantage les hôpitaux universitaires. Selon eux, c'est la seule façon de garantir à l'avenir leur performance en tant que centres de compétences médicaux en Suisse.
ats/jfe