Dès l'annonce du soutien du peuple suisse à Frontex dimanche après-midi, Petros Mavromichalis a salué "un vote de confiance pour Schengen et la coopération avec l’Union européenne".
Petros Mavromichalis a déjà eu des mots amicaux après la reprise, par la Suisse, des sanctions européennes contre la Russie. "On est dans le même camp", a-t-il souligné dans l'émission Temps Présent diffusée le 5 mai dernier.
La votation sur l'agence Frontex peut-elle alors aider à un réchauffement des relations entre Berne et Bruxelles? "C'est quelque chose qui confirme l'attachement des Suisses à Schengen et à la libre circulation des personnes, et donc c'est une évolution positive", a réagi le diplomate grec lundi dans le 19h30 de la RTS.
"Nous partageons les mêmes valeurs de solidarité"
Ajouté au milliard de cohésion versé à l'UE ou à la reprise des sanctions européennes, "cela nous rappelle que nous partageons les mêmes valeurs", a-t-il poursuivi.
"Pour ce qui est de la cohésion européenne, c'est la valeur de solidarité entre les peuples et entre les régions européennes (…) Et dans le cas de l'Ukraine, la valeur de solidarité entre démocraties européennes pour défendre la liberté en Europe".
"Il s'agit de faire que tous respectent les mêmes règles"
Malgré tout, les discussions bilatérales butent toujours sur les mêmes questions, et notamment celle de la prépondérance de la Cour de justice de l'Union européenne lors de conflits. "Il ne s'agit pas d'être dogmatique, il s'agit de faire en sorte que tous les participants au marché intérieur respectent les mêmes règles", a relevé Petros Mavromichalis.
"Pour ce qui est de la Cour de justice, il ne s'agit pas de lui demander d'arbitrer entre la Suisse et l'Union européenne, il s'agit de tenir compte de sa jurisprudence, elle est la seule instance judiciaire en Europe à même d'interpréter le droit communautaire".
Ne pas voir avec Horizon Europe une mesure de rétorsion
En l'état, la Suisse est privée du programme scientifique de recherche Horizon Europe. Mais il ne s'agit pas d'une mesure de rétorsion, a assuré l'ambassadeur de l'UE à Berne.
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La position de l'Union européenne était connue depuis des années, elle a été adoptée à l'unanimité par le Conseil européen et a été communiquée, a-t-il rappelé. Cette position est que, "sans une résolution préalable des problèmes institutionnels qui existent depuis longtemps, on ne pourra pas avancer et consolider cette relation".
"La Turquie, que cela plaise ou pas, est candidate à l'UE"
Pourtant hors de l'UE, la Turquie a tout de même accès à ces programmes de recherche européens.
"La Suisse n'est ni partie à l'Espace économique européen, ni candidate à l'adhésion, ni couverte par notre politique de voisinage et c'est une décision souveraine et autonome de la Suisse", a rétorqué Petros Mavromichalis. "La Turquie, que cela plaise ou pas, est un pays candidat à l'adhésion aujourd'hui".
Quoi qu'il en soit, la reprise du dialogue sera difficile entre Berne et Bruxelles. La semaine dernière, une lettre de la Commission européenne a réitéré des positions très fermes dans ce dossier.
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Propos recueillis par Philippe Revaz/oang