Des représentants de haut rang des secteurs de l’automobile, de l’électricité, de l’immobilier, des exploitants de flottes de véhicules ainsi que de la Confédération, des cantons, des villes et des communes ont signé lundi à Bienne un accord en ce sens. Le Département fédéral de l'environnement, des transports et de l'énergie (DETEC) l'a annoncé dans un communiqué.
La première étape de la feuille de route pour la mobilité électrique, qui s'étend de 2018 à 2022, avait pour objectif d'atteindre 15% de part parmi les nouvelles immatriculations de voitures de tourisme. Ce but a été atteint à fin février 2021 déjà.
Sous l'impulsion de la cheffe du DETEC Simonetta Sommaruga, la feuille de route a donc été prolongée. Trois nouveaux objectifs ont été définis pour la nouvelle étape. La part des véhicules rechargeables (véhicules 100% électriques et hybrides rechargeables) doit atteindre 50% des nouvelles immatriculations d'ici fin 2025. Actuellement, elle s'élève à 25,5% et elle n'était que de 3% en 2018.
Un total de 20'000 bornes de recharge publiques
Le deuxième objectif est de rendre disponibles 20'000 bornes de recharge accessibles à tout le monde d'ici fin 2025. Début 2022, il y avait en Suisse environ 7150 bornes de recharge publiques.
Enfin, un objectif qualitatif a aussi fixé. Il a été baptisé "recharge conviviale et au service du réseau, à domicile, sur le lieu de travail ou sur la route. Pour atteindre ces trois objectifs, les acteurs de la feuille de route s'engagent sur une base volontaire.
"Il faut donner son temps aux choses"
Parmi les signataires figure le président d’Auto-Suisse. Pour François Launaz, il est cependant impossible actuellement de passer au tout électrique.
"Cela fait plus de cent ans que l'automobile existe, la révolution électrique se fera sur une dizaine d'années (…) Il faut donner son temps aux choses", a-t-il estimé mardi dans La Matinale de la RTS. Et en parallèle, a-t-il ajouté, il faudra développer les infrastructures et produire de l'électricité.
L'ATE ne veut que des voitures électriques
L’Association transport et environnement (ATE) fait aussi partie des signataires. Pour son directeur Anders Gautschi, cette feuille de route va dans la bonne direction, mais elle a ses limites.
"Cet objectif de 50% est bien si c'est seulement des voitures électriques", a-t-il souligné. "On a vu dans beaucoup d'études que les voitures hybrides roulent surtout avec l'essence et l'effet climatique est donc zéro.
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ats/oang
La production d'électricité en toile de fond
Pour accompagner ce changement, l'un des enjeux sera la production d’électricité. Et pour la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, le but n’est pas d’importer de l’électricité non-renouvelable.
"Presque 12 milliards de francs ont déjà été décidés par le Parlement, que l’on peut investir dans l’électricité, dans l’énergie, dans notre pays", a-t-elle expliqué mardi dans La Matinale de la RTS.
"Il faut avancer, j’ai proposé une loi pour accélérer les procédures, pour vraiment produire cette électricité. Car c’est vrai, si on veut la mobilité électrique, il faut aussi la production, il faut avancer, il faut aller plus vite".
Plus de 40 nouvelles mesures
Au total, 59 organisations participent à cette feuille de route pour la mobilité électrique, avec 75 mesures dont 44 sont nouvelles et 31 sont des mesures actualisées ou prolongées.
Les mesures regroupant plusieurs acteurs constituent l'un des éléments centraux de la nouvelle étape, explique le DETC.
Ces mesures se concentrent sur des défis particulièrement importants tels que la recharge dans un immeuble de plusieurs appartements, la recharge dans le quartier, ainsi que le recyclage et l'usage de batteries de traction de seconde main.