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Les jeunes veulent plus de flexibilité dans leur travail

Les jeunes aspirent à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Notre grand format
Les jeunes aspirent à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Notre grand format / 19h30 / 4 min. / le 5 juin 2022
Télétravail, horaires flexibles, visioconférence… Les années Covid ont profondément changé notre rapport au travail. Fini le "métro, boulot, dodo", les jeunes diplômés aspirent à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée et sont de plus en plus nombreux à vouloir travailler à temps partiel.

CFC d'employée de commerce en poche, Aya est à la recherche de son premier emploi. Elle participe au programme Jeunes@work qui aide les nouveaux diplômés à entrer dans la vie active. Aujourd'hui, elle a rendez-vous avec son coach pour faire le point sur ses premières postulations et sur ses envies. "Mon travail idéal serait de découvrir un nouveau secteur, tout en ayant deux demi-journées de libres dans la semaine pour passer du temps avec ma famille", explique la jeune femme.

Même son de cloche pour Laetitia. Titulaire d'un bachelor d'éducatrice spécialisée, elle aimerait travailler avec des enfants autistes, mais pas à n'importe quelles conditions. "Je n’aimerais pas avoir un 100%, même si dans l’éducation spécialisée c’est assez rare. Peut-être parce qu’on sait que c’est un métier difficile: être à 100% peut plus facilement mener à un burn-out", confie-t-elle.

Elle ajoute: "Je pense que quand quelqu’un est bien à l’extérieur, qu’il prend du temps pour soi, il est aussi mieux dans son travail. Ce qui peut être difficile, c’est l’image que ça renvoie: si on n’est pas à 100%, on peut passer pour un flemmard, une personne qui n’aime pas travailler".

Changement de mentalité

Une tendance que confirme Darryl Lüthi, coach chez "Jeunes@work". "Il y a eu un changement de paradigme ces cinq dernières années. Avant, l’emploi occupait une place centrale dans la vie d’un candidat, et la vie privée se construisait autour du travail. Aujourd’hui, l’emploi ne représente plus une fin en soi".

De quoi déstabiliser les employeurs. Réunis à Zurich, des recruteurs se mettent à la page en découvrant en avant-première l'enquête réalisée par l’entreprise Universum auprès de 10'000 jeunes diplômés en Suisse. L’étude qui sera publiée le 24 mai souligne un verdict sans appel: pour engager et retenir les talents, il faut de la flexibilité et soutenir leurs passions en dehors du travail.

"La flexibilité est devenue une aspiration quasiment universelle, accélérée par la pandémie de Covid-19. Avoir plus d’autonomie et d’indépendance aussi. La culture du travail en Suisse est très orientée sur les PME, une proximité où l’on va au bureau, où on respecte les horaires. Ces aspects sont aujourd’hui en clash avec les attentes des jeunes et des professionnels, puisque pendant la pandémie c’est tout notre environnement qui s'est habitué à cette flexibilité", analyse Leo Marty, directeur d’Universum suisse.

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Du temps pour soi

Une aspiration que l’on retrouve aussi chez les professionnels. C'est le cas de Xavier, informaticien de 35 ans qui habite à Genève. Pendant trois ans, il a réclamé à son employeur un 80% sans jamais l’obtenir et a fini par démissionner. Passionné de photo et investi dans la vie associative, il ne postule désormais qu'à des emplois à temps partiel.

"Je me suis aperçu que j’avais des choses que je voulais réaliser en dehors du travail, et que c’était difficile de le faire en travaillant cinq jours par semaine. Pas mal de personnes dans mon entourage ont des temps partiels, et j’ai l’impression que ça leur laisse plus de temps pour s’épanouir. Je voulais avoir ce temps pour m’investir dans la photo. J’ai aussi la chance d’être dans un secteur qui paie bien et être à 80% serait viable", témoigne-t-il.

Travailler moins pour travailler mieux, une devise qui fait des émules. Des jeunes qui envisagent plutôt sereinement leur entrée dans la vie active: d'après une étude de l'Office fédéral de la statistique, neuf diplômés sur dix occupent un emploi qui correspond à leur formation une année après avoir terminé leurs études.

saje

Sujet TV : Fanny Moille

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