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Les femmes sont encore peu représentées dans la politique communale

Pour la parité: "Je serai politicienne", une formation destinée aux femmes néophytes en politique
Pour la parité: "Je serai politicienne", une formation destinée aux femmes néophytes en politique / 19h30 / 2 min. / le 21 mai 2022
Les femmes peinent toujours à se faire une place en politique, y compris à l'échelle locale. Dans les communes, où la représentation ne s'est que peu améliorée ces dernières années, il faut parfois vaincre certaines appréhensions pour se décider à être candidate.

Malgré la vague violette des dernières élections fédérales et la grève des femmes en 2019, les élues sont encore clairement minoritaires dans les communes suisses. Des cours dédiés aux femmes qui débutent en politique sont organisés dans certaines villes afin de les aider à gagner en confiance.

"Pour moi, c'était important de m'inscrire à cette formation qui nous apprend à valoriser notre image, à communiquer avec les réseaux sociaux, à connaître le milieu des médias et à interagir avec eux", a expliqué Lisiane Poupon, candidate pour la première fois au législatif de Delémont à l'automne prochain, samedi dans le 19h30.

Manque de temps et de soutien

Les femmes occupent 38,6% des sièges dans les législatifs communaux et 31,2% dans les exécutifs. Ces dix dernières années, ces proportions ont peu évolué.

Pour Ruth Nieffer, professeure à la Haute école spécialisée de Coire (GR), le problème provient du fait qu'il n'y a pas assez de femmes qui se portent candidates, "parce qu'elles ont souvent tendance à se dire 'Je n'ai pas le niveau' et qu'elles ne sont pas suffisamment soutenues par leur entourage".

"Il y a aussi le manque de temps, avec le travail, la famille, les autres activités. Et elles ne sont aussi pas suffisamment informées de ce que représente un mandat politique", a ajouté la professeure.

Oser s'engager

Marianne Flury préside son petit village de Fideris, dans les Grisons, depuis douze ans. Elle ne s'est jamais sentie défavorisée parce qu'elle était une femme: "Avant cela, j'ai travaillé dans la banque, donc j'ai l'habitude d'être la seule femme dans les réunions. Et dans la commune, nous sommes vraiment soudés, pas seulement à la municipalité mais aussi au sein de la population. On se connaît très bien", a-t-elle rapporté au 19h30.

>> Lire aussi : Dans les Grisons, les femmes sont largement sous-représentées en politique

A ses yeux, le monde de la politique cantonale, qui est davantage l'affaire des partis, semble moins accueillant pour les femmes que celui des petites communes. "Un jour, on m'a téléphoné et on m'a dit 'Est-ce que tu pourrais demander à ton mari si ça l'intéresse d'être candidat au Parlement cantonal?'. Jamais ils n'auraient pensé à me demander à moi. J'aurais peut-être dû leur répondre "Non, mon mari n'a pas envie, mais moi si!"

Et aux femmes qui hésiteraient à suivre son exemple, Marianne Flury conseille de prendre son "courage à deux mains" et d'oser se lancer. "C'est une très belle activité", a souligné l'élue.

Séverine Ambrus/iar

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