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Les canicules plombent la productivité des travailleurs, montre une étude

La canicule coûte cher à l'économie, montre une étude. [Keystone/EPA - Salas]
Les canicules coûtent plus de 400 millions de francs par an à la Suisse car elles font baisser la productivité / Le Journal horaire / 23 sec. / le 22 mai 2022
Chaque année, les canicules font perdre quelque 400 millions de francs à la Suisse en raison de la baisse de productivité qu'elles engendrent, révèle une étude de l'EPFZ et de Météosuisse publiée dans la SonntagsZeitung. Soit le double de la grippe saisonnière.

Le thermomètre a battu des records pour un mois de mai dans plusieurs régions suisses vendredi dernier. Il a fait 32,1 degrés à Delémont, ou encore 33,7 degrés à Bad Ragaz (SG). La même vague de chaleur touche aussi fortement l'Europe occidentale, notamment la France et l'Italie. L'Inde connaît également une canicule sans précédent.

>> Lire à ce sujet : Record de chaleur pour un mois de mai en Suisse égalé à Viège

Si ces températures plus qu'estivales ont fait le bonheur des baigneurs cette semaine, il en va autrement pour les entreprises. En effet, l'efficacité du travail diminue sur les chantiers, dans les usines et les bureaux lorsqu'il fait trop chaud. Pour les travaux lourds en plein air, les performances diminuent dès que la température atteint 23 degrés, selon le Secrétariat d'État à l'économie (Seco). Dans les bureaux, la limite est plus haute: on devrait pouvoir travailler efficacement jusqu'à 31 degrés, estime le Seco.

Conséquences considérables

Des études montrent toutefois une diminution des performances dès 26 degrés, rapporte la SonntagsZeitung. Et lorsque la température devient extrême, les conséquences sont même considérables. Ainsi, dans les années quarante, la marine britannique a constaté que les codeurs de morse faisaient plus de dix fois plus d'erreurs quand la température atteignait 40 degrés.

Si les canicules actuelles coûtent déjà plus de 400 millions de francs de perte de productivité à la Suisse, ce coût pourrait, d'ici 2050, augmenter encore de 17% avec le scénario climatique le plus favorable, et même de 58% avec le moins favorable.

Grandes entreprises mieux armées

Une autre étude, consacrée cette fois aux effets à long terme des températures en Italie, montre que les grandes entreprises se sont mieux adaptées à la hausse des températures que les petites, ce qui pourrait s'expliquer par le fait que ces dernières peuvent moins investir dans des systèmes de climatisation ou dans d'autres moyens d'adaptation.

Le monde économique a d'ailleurs déjà intégré cette problématique, montre une troisième étude, menée par des économistes américains. Ainsi, les grands groupes adaptent leurs chaînes d'approvisionnement et remplacent les fournisseurs présentant des risques climatiques plus élevés. En clair, pour l'hémisphère nord, les fournisseurs des pays situés au nord devraient prospérer au détriment de ceux situés au sud.

Climatiser et automatiser le travail

Pour contrer ces effets, la parade la plus efficace, pour les entreprises, semble être la climatisation. Le refroidissement des lieux de travail réduit en effet considérablement les pertes de productivité. L'automatisation du travail est aussi une solution.

>> Lire aussi : Le boom des climatiseurs est une mauvaise nouvelle pour le climat

Une comparaison entre des usines indiennes montre que la production annuelle diminue d'environ 2% par degré Celsius de réchauffement. Mais la climatisation ne fait pas tout. Même avec des locaux climatisés, l'absentéisme augmente en cas de forte chaleur, car les travailleurs restent exposés à des températures élevées à domicile et sur le chemin du travail.

ats/Vincent Cherpillod

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Eoliennes suisses obsolètes en raison de procédures trop longues

Les procédures d'autorisation d'installation d'éoliennes en Suisse durent tellement longtemps que, parfois, les technologies utilisées, notamment les turbines, sont devenues obsolètes et n'existent plus sur le marché au moment de l'autorisation, révèle la NZZ am Sonntag.

Alors qu'un modèle donné d'installation est en général proposé par les fabricants pendant dix ans, il s'écoule parfois jusqu'à vingt ans entre le début du projet et le premier coup de pioche, a constaté l'Office fédéral pour l'énergie, qui préconise des procédures plus rapides. Une consultation lancée sur le sujet doit s'achever lundi. L'Union suisse des arts et métiers réclame, elle, une suspension du droit d'opposition pour les parcs éoliens et les grandes installations hydroélectriques.

Solaire sous-exploité en Suisse

La Suisse pourrait produire avec l'énergie solaire deux fois plus d'électricité qu'elle n'en a besoin grâce à des bâtiments à énergie positive, assure une étude de l'Agence solaire suisse, relayée par le SonntagsBlick. Il suffirait que la moitié des bâtiments soient rénovés ou construits selon ce concept pour que ces constructions fournissent 127 térawattheures (TWh).

A titre de comparaison, la Suisse a consommé 60 TWh d'électricité en 2021. Si 80% des bâtiments étaient à énergie positive, la production électrique monterait à 435 TWh. Les besoins énergétiques totaux de la Suisse, avec le gaz et le pétrole, se montent à 220 TWh par an.

Seuls 230 bâtiments à énergie positive existent actuellement en Suisse. Selon l'Agence solaire suisse, si la Confédération investissait 30,5 milliards de francs au cours des quinze prochaines années, il en résulterait des recettes de 35 milliards de francs. Il faut ajouter à cette somme des économies de 45 milliards de francs grâce à la réduction des pertes d'énergie.