La variole du singe est une maladie qui provoque de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, de la fatigue et parfois des boutons. Un premier cas a été déclaré samedi en Suisse, dans le canton de Berne.
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Selon l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), la plupart des personnes touchées par la maladie se rétablissent en quelques semaines. Mais la Confédération a tout de même recommandé aux cantons de réaliser un traçage des contacts lors de cas avérés.
Au sein des directions cantonales de la santé, la procédure est plutôt habituelle. Le traçage de contacts est par exemple systématique pour la tuberculose. Les cantons sont donc pour l'instant sereins, car il n'y a pour l'heure qu'un seul cas de variole du singe confirmé en Suisse. Au plus fort de la pandémie de Covid-19, la Confédération devait gérer 10'000 cas par jour.
S'il devait y avoir une flambée de contaminations à ce virus, certaines personnes encore sous contrat pour le traçage de contacts lié au Covid-19 pourraient être mobilisées, notamment dans le canton de Vaud. Mais à l'OFSP, "on estime le risque d'avoir une grande épidémie [de variole du singe] très faible", a indiqué Linda Nartey, vice-directrice de l'office fédéral, dimanche dans le 19h30.
Pas de quarantaines
Pour l'instant, une quarantaine en cas de contact avec une personne infectée n'est pas à l'ordre du jour. Les personnes qui auraient été exposées sont simplement informées et doivent se rendre chez un médecin si des symptômes apparaissent.
L'OFSP et les cantons sensibilisent le corps médical et les centres de santé sexuelle afin de détecter la maladie. La variole du singe se transmet à travers des contacts étroits et des contacts avec le sang ou les sécrétions d'une personne infectée. La transmission semble davantage probable en cas de contact sexuel, indique l'OFSP sur son site.
Les premières indications démontrent par ailleurs que le virus touche majoritairement des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, a affirmé Laurent Kaiser, chef du service des maladies infectieuses aux HUG, dimanche sur le plateau du 19h30.
Une maladie méconnue
Le virus n'est pas nouveau, mais la situation actuelle "est totalement inhabituelle", a jugé Laurent Kaiser. Bien qu'il se soit montré rassurant face au risque épidémiologique, le médecin a prôné pour une surveillance et une réponse "agressive" contre la variole du singe, la maladie étant encore méconnue chez l'humain.
Des recherches sur les modes de transmission du virus sont encore en cours. Les études doivent désormais déterminer s'il existe une transmission importante par voie respiratoire. "Si tel n'est pas le cas, cela pourrait être une bonne nouvelle, car c'est plus facile à contrôler", a souligné Laurent Kaiser, précisant que le virus de la variole du singe n'est pas comparable à celui du Covid-19, qui est un virus respiratoire.
"On ne s'attend pas à une explosion épidémique. Mais on a appris à ne pas jouer la naïveté avec le Covid et il ne faut pas le faire ici également", a ajouté le médecin.
Propos recueillis par Fanny Zürcher/cb/iar