La Commission fédérale pour les questions féminines (CFQF) a présenté lundi à Berne une analyse genrée sur les inégalités pendant la pandémie de coronavirus. Elle a été commandée au bureau d'études de politique du travail et de politique sociale (BASS).
"Les mesures contre la pandémie ont surtout creusé les inégalités de genre existantes. Il est temps de trouver un équilibre dans les rapports entre les sexes", a relevé la CFQF devant la presse.
Les restrictions comme la fermeture des crèches et des écoles ainsi que le télétravail obligatoire ont "renforcé le partage genré du travail", notent les auteurs de l'étude. Dans l'ensemble, la pandémie a aggravé les inégalités entre les sexes.
Les femmes ont assuré davantage de tâches de prise en charge des enfants et réduit leur taux d'activité professionnel, relève le BASS. La baisse du volume de travail a impacté plus fortement les femmes engagées à moins de 50%.
Moins d'aides publiques dans certains secteurs
Les ménages à bas revenus, donc proportionnellement davantage de femmes, ont été les plus touchés. Certains secteurs particulièrement féminins, comme la coiffure ou les instituts de beauté, ont en outre reçu moins d'aides publiques qu'attendu.
Les personnes salariées dans des ménages privés (comme les femmes de ménage) n'ont pas reçu d'aides financières alors qu'elles étaient déjà vulnérables, relève encore l'étude.
Un "devoir" fédéral de faire progresser l'égalité
La CFQF estime que "la Confédération a le devoir fondamental de faire progresser l'égalité". Elle propose ainsi une série de recommandations: développer les structures d'accueil extrafamiliales et périscolaires des enfants, encourager la requalification professionnelle des femmes, garantir une meilleure protection salariale en cas de crise, prévoir un soutien spécifique pour les employées dans les ménages privés, prendre en compte les besoins des petites entreprises dans les domaines spécifiquement féminins.
Une plus grande égalité des sexes est dans l'intérêt de tous car elle renforce la résilience de l'économie et de la société, soulignent encore les auteurs.
ats/oang