Des patrons suisses lancent une alliance pour davantage de durabilité

Au total, 21 grandes entreprises ou fondations, dont Roche, les chocolats Villars ou la marque de cosmétiques Weleda, se sont déjà regroupées dans ce dispositif. L'objectif est d'en atteindre 50 d'ici la fin de l'année.

"Ce n'est pas une initiative de plus", a affirmé son co-fondateur André Hoffmann, le vice-président de Roche, lors d'une table ronde au Forum économique mondial (WEF). "C'est une voie fondamentale" pour que l'économie contribue face à la dégradation de l'environnement.

Avec cette alliance, "nous essayons de dire que notre entreprise n'est pas seulement là pour faire de l'argent, mais aussi pour servir la société", a argumenté André Hoffmann, lundi dans Forum. Afin de parvenir à cet objectif, le vice-président estime qu'il est nécessaire de reconsidérer la manière de mesurer la performance des entreprises.

"Une industrie qui ne respecte pas l'humain, le social et la nature a un futur limité", a-t-il également souligné. Mais pour que les entreprises appliquent la durabilité de manière effective, il faut notamment convaincre les gros actionnaires. Le vice-président de Roche estime toutefois qu'un actionnaire "qui investit juste sur la maximisation du profit immédiat fait un faux calcul". "Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il y a des oreilles de plus en plus réceptives à cette idée", a-t-il encore ajouté.

>> Voir l'interview d'André Hoffmann dans Forum :

"Mieux équiper nos entreprises suisses"

Les patrons et conseils d'administration doivent s'activer face à la pandémie de coronavirus, aux crises des récoltes alimentaires ou aux conflits, selon lui. Le groupe pharmaceutique bâlois est le plus grand acteur parmi les premières entreprises associées. "Nous avons besoin de vous tous", a renchéri l'autre co-fondateur, le patron de l'entité genevoise B lab Suisse, Jonathan Normand.

Interrogé dans le 12h30, ce dernier a relevé que "nous nous sommes rendus compte que beaucoup d'entreprises n'ont pas encore aligné une stratégie d'entreprise avec une stratégie d'exécution avec des éléments mesurables, des objectifs chiffrables. Tout s'y prête assez bien en ce moment pour mieux équiper nos entreprises suisses à répondre à ces enjeux-là".

La Suisse a "beaucoup à dire"

Cette approche colle avec les objectifs de la Confédération, a fait remarquer de son côté la secrétaire d'Etat aux questions financières internationales, Daniela Stoffel. Son mandat est de faciliter les conditions pour que les acteurs suisses oeuvrent au bien commun. "La finance est en avance" et la Suisse "a beaucoup à dire" sur cette question, a-t-elle ajouté.

Parmi les actions prévues par l'alliance, un accompagnement sera mené auprès des conseils d'administration sur le développement durable. Les statuts de l'entreprise devront être révisés et une réunion annuelle des membres sera organisée.

ats/lan