Les Suisses et les Suissesses consomment en moyenne 780 grammes de viande par semaine, soit trois fois la quantité de viande recommandée pour la santé. En outre, d'après le Conseil fédéral, viande et poisson causent plus de 6% des atteintes environnementales du pays.
Ces données attisent le débat sur la consommation de produits animaux au niveau politique. Si aucun parti ne propose une interdiction générale, réduire la quantité de viande dans les assiettes est une priorité pour les écologistes.
Le week-end dernier, les membres des Verts genevois ont ainsi voté l'interdiction pour les futurs députés et ministres de manger de la viande lors des repas officiels, une décision jugée idéologique, voire extrême par une partie des votants, qui ont lancé un appel pour revenir sur cette décision.
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La question de la publicité
La question de la publicité pour la viande est aussi un enjeu majeur des discussions. Le slogan de l'interprofession Proviande "Viande Suisse, tout le reste n'est que garniture", qui date d'il y a quelques années, fait encore bondir Greenpeace, qui juge que les affiches et les clips publicitaires sur ce thème sont souvent manipulatrices.
Interrogé vendredi dans La Matinale, Alexandra Gavilano, qui est membre de l'ONG, juge que "ce type de publicité ne montre pas la réalité qui est derrière. C'est justement ce type de consommation, au côté d'autres problèmes, qui font partie de la crise climatique et de l'extinction massive de la biodiversité. On demande une interdiction de la publicité pour les grands supermarchés mais aussi pour les publicités financées par l'argent des contribuables".
Outre Greenpeace, les Verts, les socialistes et les Vertlibéraux demandent moins de publicité et davantage de prévention. Leurs interventions sont sur la table du Parlement, qui ne s'y attaquera pas à la saison des grillades, mais à l'automne au plus tôt.
Soutien du Conseil fédéral
De son côté, le Conseil fédéral a répété la semaine dernière qu'il soutenait toujours les campagnes d'organismes comme Proviande ou Swissmilk. Dans une réponse au Parlement, il explique qu’elles servent surtout à démarquer les produits suisses des produits importés.
Le conseiller national UDC fribourgeois Pierre-André Page partage cet avis: "Le consommateur, en Suisse, est libre de manger comme il veut. Les animaux ne sont pas néfastes pour le climat. Je crois qu'on exagère beaucoup avec ça. En Suisse, on a quand même un élevage normal où les animaux sont bien. On ne peut pas planter des pommes de terre en montagne. Et on doit manger les produits de notre région pour éviter les importations et toutes ces choses-là."
Etienne Kocher/boi