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Netflix reste en Suisse, malgré la dernière votation

Vous nous demandez - Les plateformes de streaming vont-elles quitter la Suisse à cause de la Lex Netflix?
Vous nous demandez - Les plateformes de streaming vont-elles quitter la Suisse à cause de la Lex Netflix? / Forum / 3 min. / le 27 mai 2022
L'acceptation de la Lex Netflix ne fera pas partir le service de streaming des écrans suisses. Entre licenciements, réduction des coûts et recherche de nouveau revenus, la société américaine traverse une phase compliquée.

Plus de 58% de la population suisse a accepté la Lex Netflix, le 15 mai dernier. Désormais, les plateformes de streaming devront investir dans le cinéma suisse, à hauteur de 4% de leurs recettes brutes réalisées en Suisse.

"Y a-t-il un risque que Netflix se retire du marché suisse à cause du résultat de la votation?" La question posée par Marc, auditeur de l'émission Forum, reflète une certaine inquiétude des utilisateurs. Pour ne pas payer, Netflix pourrait quitter un petit marché comme la Suisse.

"Non, nous ne nous retirons pas du marché suisse", répond Anja Käumle, porte-parole de Netflix pour la région DACH (Allemagne, Autriche et Suisse). Les trois pays représentent ensemble 11 millions d'abonnés payants sur les 222 millions au niveau mondial. C'est le seul chiffre communiqué par l'entreprise.

Toujours plus de concurrents

Pour estimer le succès de Netflix en Suisse, il faut se contenter des chiffres de Digimonitor. L'entreprise, qui analyse l’usage des médias et appareils électroniques en Suisse, annonce 2,8 millions d'utilisateurs en 2021. Attention, il s'agit d'utilisateurs, pas d'abonnés.

Aujourd'hui, Netflix ne peut pas se permettre de perdre des abonnés, même sur le "petit" marché suisse. Car les temps sont durs. Le 19 avril, le service de streaming a annoncé pour la première fois la perte de 200'000 abonnés dans le monde. Dans la foulée, son action a perdu un tiers de sa valeur en une journée.

La société s'attend à perdre encore 2 millions d'abonnés supplémentaires, selon la presse américaine. La faute notamment à la concurrence féroce qui agite le secteur du streaming. Amazon, Apple ou Disney grignotent des parts de marché.

Une période compliquée

Pour faire face, Netflix a confirmé, le 18 mai, le licenciement de 150 employés, essentiellement aux Etats-Unis. L'entreprise renonce également à certaines productions, notamment des séries d'animation pour les enfants, selon Variety.

Netflix compte également trouver de nouveaux revenus, en s'attaquant notamment au partage d'abonnement. Selon la société, 100 millions de foyers utilisent gratuitement le service de streaming grâce au partage de compte.

Jusqu'à présent, vous pouvez partager votre compte avec vos proches, même s'ils ne vivent pas sous le même toit que vous. Cette possibilité a participé au succès de la plateforme. Mais c'est certainement terminé. Netflix teste actuellement en Amérique latine une version payante. Pour partager votre compte, vous devrez payer un supplément tous les mois.

Bientôt de la pub?

Un tabou est également en train de tomber. Celui de la publicité. Le concurrent Disney+ va proposer un abonnement moins cher, mais avec 4 minutes de publicité toutes les heures. Jusqu'ici, Netflix a tenu bon et toujours repoussé l'idée de couper les films avec de la publicité.

Rien qu'aux Etats-Unis, Netflix pourrait augmenter ses revenus de 21% grâce à la publicité, selon le site The information. Il ne faut "jamais dire jamais", estime désormais le directeur financier de Netflix Spencer Neumann.

Pascal Wassmer

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Les projets Netflix en Suisse

Depuis le 13 mai, Netflix diffuse dans 190 pays la série alémanique "Neumatt". Des accords de licence ont été trouvés avec Zodiac Pictures Ltd et SRF. Actuellement, le service de streaming développe un scénario de film avec Christof Neracher, Thomas Ritter et Michael Steiner. Il s'agit d'une coproduction avec hugofilm et CH Media Entertainment. Le début du tournage de "Early Birds" est prévu pour fin 2022/début 2023.