Irène Kälin: "J'ai ressenti du sexisme de la part des médias" après la visite en Ukraine
En avril dernier, une délégation suisse, composée de la présidente du Conseil national Irène Kälin (Verts/AG), de Roger Nordmann (PS/VD), de Nik Gugger (PEV/ZH) et d'Yves Nidegger (UDC/GE), s'est rendue à Kiev, en Ukraine. Elle a été reçue au siège du Parlement ukrainien et a visité des faubourgs de la capitale. La visite faisait suite à une invitation du président du Parlement ukrainien Ruslan Stefanchuk.
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Lors de son retour d'Ukraine, la présidente du Conseil national Irène Kälin a été épinglée par de nombreux médias et des politiciens qui l'accusaient de s'être trop mise en scène. La visite de la délégation a aussi suscité des critiques sur sa compatibilité avec la neutralité suisse.
Invitée dans le 19h30 dimanche, la première citoyenne de Suisse a affirmé qu'elle n'aurait pas agi différemment si c'était à refaire. "Je n'aurais eu aucune autre réponse que d'y aller." "C'était un voyage de dernière minute. Si on avait eu plus de temps pour la préparation et moins d'incertitudes, j'aurais insisté pour prendre davantage de médias pour couvrir plus de régions linguistiques", a toutefois déclaré Irène Kälin.
Des critiques sexistes
D'autres personnalités politiques européennes s'étaient déjà rendues en Ukraine avant la parlementaire, sans toutefois provoquer de tels débats. "En Suisse, on n'aime pas tellement les têtes qui sont présentes tous les jours dans les médias. Peut-être que j'ai été trop présente", a tenté d'expliquer la présidente du Conseil national.
La Verte a aussi estimé que les critiques étaient en partie dues au fait qu'elle soit une jeune femme. "Je me demande si un homme âgé aurait eu la même polémique. Il n'aurait en tout cas pas subi le sexisme et le machisme que j'ai ressentis dans les médias", a-t-elle avancé.
La présidente du Conseil national s'est néanmoins dit persuadée de l'utilité de cette visite à Kiev. "Les Ukrainiens vivent des jours insupportables à cause de cette guerre. Ils nous ont demandé de faire preuve de solidarité pour les encourager. Je pense que la moindre des choses que l'on puisse faire" était de s'y rendre, s'est justifiée Irène Kälin, qui a aussi fait part du "courage" du peuple ukrainien et de sa "gratitude" pour les sanctions prises contre le régime russe et les mesures mises en place en Suisse pour les réfugiés.
Propos recueillis par Fanny Zürcher
Adaptation web: Isabel Ares
Le Conseil fédéral n'est pas adapté aux parents actifs, selon Irène Kälin
Irène Kälin, qui mène le combat de la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle au Parlement, ne s'imagine pas siéger au Conseil fédéral tant qu'elle doit s'occuper de son enfant en bas âge. La présidente du Conseil national dit préférer privilégier sa vie privée.
"C'est à chacun et chacune de décider ce qu'il veut sacrifier ou pas. Un poste de conseillère fédérale représente plus qu'un 100%. C'est sept jours sur sept, pendant des années. Je ne serais pas prête à sacrifier complètement ma vie privée pour ce poste", a-t-elle déclaré au 19h30 dimanche.
La jeune Verte plaide plutôt pour un changement de système au sein du gouvernement, en augmentant à 9 le nombre de sièges au Conseil fédéral ou en mettant en place un concept de "job sharing". "Ce n'est pas un hasard s'il n'y a jamais eu jusqu'à maintenant une maman ou un papa actif au sein du Conseil fédéral", a souligné Irène Kälin.