Annoncées l'année dernière par les cantons romands, les lignes directrices de l'évolution de l'orthographe ont suscité de vives oppositions dans le camp conservateur, en particulier au PLR. Vent debout contre cette réforme, le député genevois Jean Romain avait déposé un postulat qui demandait que rien ne soit entrepris dans l'enseignement tant que tous les parlements cantonaux ne s'étaient pas prononcés.
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Ce postulat était examiné jeudi matin à Lausanne par la réunion de la commission interparlementaire chargée de vérifier l'application de la convention scolaire romande. Or, ce groupe, qui fait en quelque sorte office d'organe de surveillance d'Harmos, a rejeté le texte par 19 voix contre 10.
Pour autant, Jean Romain n'abandonne pas le combat. "Si du point de vue politique, c'est un petit échec, nous allons demander un avis de droit", annonce-t-il dans le 19h30.
Débat repoussé dans le canton de Vaud
Plusieurs Parlements cantonaux doivent encore se prononcer sur cette réforme. Notamment dans le canton de Vaud, où le dossier tarde à être débattu au Grand Conseil. "Je pense que cet objet ne va pas être traité avant le 30 juin, donc ça sera un nouveau conseiller d'Etat - un PLR - qui sera en charge. On verra s'il a un avis différent sur la question", explique la députée PLR Florence Bettschart-Narbel.
Le président UDC de la commission sur l’orthographe Jean-Luc Chollet se garde toutefois d'accuser le PLR de jouer la montre. "Ça serait du procès d'intention relativement gratuit de ma part. Je constate et je m'étonne, c'est déjà pas mal."
Une réforme vieille de vingt ans
Quoi qu'il en soit, c'est désormais une certitude: l'orthographe reste un enjeu diablement politique. Même si ce sont surtout des sensibilités personnelles qui s'expriment dans un débat "passablement émotionnel", estime quant à elle Crystel Graf, conseillère d'Etat PLR neuchâteloise en charge de l'Education.
"Il faut dissiper un malentendu", précise-t-elle. "La réforme de l'orthographe a vingt ans, la CIIP (ndlr: Conférence intercantonale de l'instruction publique) a simplement décidé, au moment de rédiger ses nouveaux moyens d'enseignement, de prendre en compte cette réforme qui est déjà entrée dans les usages." Et de rappeler enfin qu'à l'heure actuelle, les deux orthographes sont admises et coexistent.
RG/jop