Le seuil fixé par le Conseil fédéral admet le tir d'un grand prédateur à partir de dix animaux de rente tués en l'espace d'un mois. A Uri, cette limite a été dépassée. Et cela a motivé vendredi le canton à ordonner l'abattage de ce loup uranais.
Durant la seconde moitié du mois de mai, un loup a également tué cinq chèvres et treize moutons dans la région de la vallée supérieure de la Reuss. Les gardes-chasse ont 60 jours pour l'abattre.
Animaux de rente à protéger
Ce genre de tir est néanmoins contesté par les organisations de défenseurs des prédateurs. Le groupe Loup Suisse estime que sur ces treize moutons, sept n'étaient pas suffisamment protégés, et ne devraient par conséquent pas être pris en compte dans le calcul des victimes du loup.
On ne compte donc les attaques sur les animaux vulnérables que s'ils sont protégés. La loi fédérale sur la chasse et la protection des mammifères sauvages stipule qu'une attaque n'est prise en compte que si une clôture ou des chiens de protection défendaient les troupeaux.
D'ailleurs, la Confédération ne couvre les dégâts causés aux animaux de rente à hauteur de 80 % que si la protection est avérée.
Fonds de la Confédération
Se protéger du loup représente toutefois du temps et de l'argent, et complique l'estivage, raison pour laquelle la Confédération a libéré un fonds spécial de 5,7 millions de francs pour l'été 2022.
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Les cantons conseillent en ce moment même aux éleveurs de faire recours à du personnel auxiliaire, du matériel de clôture, du matériel d'effarouchement, et de se doter de chiens de protection, voire de lamas ou d'ânes. Ces investissements sont remboursés par la Confédération aussi à hauteur de 80 % des coûts.
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La saison démarre donc sous tension, avec environ 150 loups repartis en 15 meutes, et avec des chiffres en constante augmentation, la thématique de la régulation des grands prédateurs va immanquablement s'inviter dans l'actualité.
Loi votée, mais avec des exceptions
En septembre 2020, le peuple suisse a refusé une loi qui aurait permis les tirs de loups à titre préventif. Dans les faits, les exceptions existent, comme à Uri, mais également dans la vallée tessinoise de Rovann, où l'abattage d'un loup est actuellement programmé.
Les tirs de jeunes loups sur le territoire d'une meute, s'ils se montrent peu farouches ou agressifs, peuvent également être autorisés, comme ce fut le cas dernièrement en Valais et dans le canton de Vaud.
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Xavier Alonso/kkub