Le DFI doit vérifier les tarifs en vigueur de chaque analyse un à un, afin qu'ils soient calculés judicieusement selon les principes de l’économie d’entreprise, écrit jeudi l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Un processus qui devrait durer jusqu'en 2025.
Cette baisse de 10% est mise en place à titre de solution transitoire, afin que la diminution des tarifs s'effectue dans un délai raisonnable, explique l'OFSP. Elle sera levée sitôt que le DFI aura terminé son réexamen.
Une plus grande autonomie
L'OFSP explique cette décision par des coûts unitaires plus faibles en raison d'un volume plus important et d'une automatisation accrue. "De plus, le prix dʼachat des matériaux pour les laboratoires sont disproportionnés en comparaison des pays voisins", complète-t-il.
Selon le communiqué, le DFI examine également d'autres baisses tarifaires linéaires, tout en laissant "suffisamment de temps aux laboratoires pour la mise en œuvre".
"Incompréhensible et inacceptable"
La décision de l’OFSP "est incompréhensible et inacceptable", a réagi jeudi la faîtière des hôpitaux suisses H+, demandant "que l’on renonce à une modification hâtive des tarifs sans analyse des risques". Cette "diminution linéaire se fera avant tout sur le dos des hôpitaux et des cliniques", écrit-elle dans un communiqué. La faîtière condamne aussi "l'inégalité de traitement entre le secteur ambulatoire des hôpitaux et les cabinets médicaux".
La faîtière s'en prend également à la faiblesse de l'étude qui compare les prix suisses à ceux de l'étranger, étude sur laquelle se fondent la fédération d’assureurs santésuisse et le Surveillant des prix. "Si l’on prend en compte des tarifs corrects, le pouvoir d’achat et la structure des coûts dans les pays comparés, il ne reste plus guère de différences. Et si l’on considère la structure de soins décentralisée propre à la Suisse, qui est souhaitée politiquement et qui apporte de grands avantages aux patients, l’écart est proche de 0%", développe la faîtière.
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Analyses de la vitamine D limitées
Une évaluation des technologies de la santé a également mis en évidence qu'une révision du tarif pour la détermination de la vitamine D permettra d’économiser environ 30 millions de francs supplémentaires par année, relève l'OFSP. Le remboursement des coûts liés à de telles analyses par l'assurance obligatoire des soins sera limité aux seuls cas d'une maladie, avérée ou soupçonnée, due à une carence en vitamine D dès le 1er juillet 2022.
Les analyses préventives seront plus clairement exclues qu’auparavant et la fréquence des analyses de contrôle ainsi que de suivi diminuera également, note l'OFSP. Cette décision a été prise en vertu des expériences, des directives et des recommandations nationales et internationales, et en accord avec les organisations professionnelles.
ats/hkr