Le bas de laine dodu des abris PC, l'or russe transitant par Dubaï, les injections de Nadal
ENQUÊTE - Les compensations pour abris PC, un magot de plus 800 millions
Les caisses des cantons abritent plus de 800 millions de francs en lien avec les abris de la protection civile. Cet argent peu utilisé provient de la taxe de remplacement payée par les particuliers qui ne souhaitent pas avoir de bunker chez eux. S'il n'est plus obligatoire d'installer des abris PC dans chaque nouvelle villa, les personnes qui construisent un bâtiment doivent en effet s'acquitter d'une taxe de remplacement équivalente à plusieurs milliers de francs.
Or, cet argent se retrouve davantage à dormir dans des fonds étatiques qu'à servir à construire des nouveaux abris. Au total, il s'agit de 862 millions de francs qui garnissent les caisses des cantons, selon des chiffres obtenus par la RTS, une manne financière peu utilisée. Selon un avis partagé par différents responsables, les montants demandés aux privés pourraient être revus à la baisse.
>> Lire : Plus de 800 millions dorment dans les caisses des cantons en lien avec les abris PC
ENTRETIEN - "La Suisse n'est pas un passager clandestin" de l'Otan
La conseillère fédérale en charge de la Défense Viola Amherd a transmis à Davos un message à l'Otan assurant que la Suisse voulait "densifier" ses relations avec elle. Le secrétaire-général adjoint de l'Otan Camille Grand lui ouvre d'ores et déjà les bras: "J'ai des contacts réguliers avec mes collègues suisses. Cette proximité montre qu'on peut avoir une relation qui se densifie, sans que ce soit problématique politiquement en Suisse ou que ça ouvre la voie à une adhésion, qui est un choix tout à fait différent", a-t-il affirmé dans l'émission Tout un monde.
Sans être membre, la Suisse profite du parapluie de l’Otan par sa position géographique. Mais Camille Grand estime qu'elle fait largement sa part du travail de protection. "Ce serait très injuste de décrire la Suisse comme un passager clandestin de la sécurité. La Suisse a beaucoup investi dans sa défense, elle a des forces armées modernes, elle prend de grandes décisions d'investissement, maintient un système de conscription exigeant", souligne Camille Grand, qui voit dans la Suisse "un pays sérieux sur le plan militaire".
>> Lire : Camille Grand: l'Otan "fait tout" pour que l'adhésion de la Suède et de la Finlande se fasse "vite"
ANALYSE - De l'or russe arrivé en Suisse après escale à Dubaï?
Depuis le début des sanctions économiques contre la Russie, la part de l'or en provenance de Dubaï a augmenté en Suisse pour atteindre 15%. Dubaï, plaque tournante pour le commerce mondial de l'or, est régulièrement pointée du doigt pour son laxisme en matière de contrôle sur la provenance du métal précieux. Les Emirats arabes unis se sont également rapprochés de Moscou ces derniers mois, et ont refusé de condamner l'invasion en Ukraine.
Au lendemain de la reprise des sanctions européennes par la Suisse, les raffineries helvétiques ont stoppé toute importation d'or de Russie. Mais en parallèle, les quantités d'or des Emirats arabes unis ont pris l'ascenseur. De quoi renforcer les arguments de l'ONG Swissaid, qui craint que de l'or en provenance de Russie ne transite par Dubaï avant d'être importé en Suisse, contournant ainsi les sanctions économiques.
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Le sujet dans le 19h30:
>> Lire : De l'or russe pourrait avoir transité par Dubaï avant d'arriver en Suisse
INVESTIGATION - Journaliste menacé au Guatemala après un reportage de la RTS
En mars 2022, la RTS et le groupe de journalistes d'investigation Forbidden Stories ont révélé les pratiques contestables de l'entreprise suisse Solway au Guatemala. Un des journalistes locaux à avoir collaboré à l'enquête est sur le coup d'une nouvelle procédure de justice. Il est accusé à tort de participation à des manifestations violentes contre l'entreprise suisse, révèle l'émission Mise au point.
Solway est une entreprise dans la tempête. Cette multinationale suisse est fragilisée par la crise ukrainienne et les sanctions internationales. A l'origine très liée à la Russie, elle a abandonné en mars son dernier site de production en Russie. Elle est également sur la défensive à cause des révélations du projet "Mining Secrets" de Forbidden Stories, un groupe de journalistes d'investigation dont fait partie la RTS. Ce groupe de journalistes poursuit les enquêtes de collègues en danger ou tués dans l'exercice de leur métier.
>> Lire : Un journaliste menacé au Guatemala après un reportage de la RTS
POLEMIQUE - Les injections de Nadal, un débat "sur l'éthique médicale et non sur le dopage"
Depuis le 14e titre de Rafael Nadal à Roland-Garros, obtenu avec l'appui d'injections pour soulager son pied gauche meurtri, le monde du cyclisme est en émoi, suite à une polémique née sur les réseaux sociaux après un tweet plein de sous-entendus du coureur français Thibaut Pinot. Dans La Matinale de la RTS, le directeur général de l'Agence mondiale antidopage Olivier Niggli a expliqué que "Rafa" ne s'est pas dopé.
Selon Olivier Niggli, la frontière est "claire". Il rappelle que la lutte antidopage est encadrée par une liste des produits interdits, et que les injections d'anesthésiants n'y figurent pas. "Ce n'est pas un oubli. Elles ne sont pas dans la liste parce qu'on estime qu'elles n'améliorent pas la performance et qu'elles ne sont pas fondamentalement mauvaises", souligne-t-il. Leur utilisation par les sportifs relève "d'un autre débat", estime le responsable: "Est-ce que c'est acceptable qu'un sportif d'élite se fasse des injections avant un match? C'est un débat entre les médecins, sur l'éthique médicale."
>> Lire : Olivier Niggli: "Les injections de Nadal sont un débat sur l'éthique médicale, pas sur le dopage"