A ce jour, près de 2000 réfugiés ukrainiens sont arrivés dans le canton de Fribourg. Une situation qui a tendance à stagner, comme l'indique dans La Matinale Philippe Demierre, conseiller d’Etat en charge de la santé et des affaires sociales.
"Actuellement le canton a accueilli 1883 réfugiés ukrainiens, des personnes essentiellement placées dans des familles d'accueil. On a 486 familles fribourgeoises qui ont accueilli des Ukrainiens. Et on en a plus de 300 autres qui sont disponibles en cas de besoin", explique le conseiller d'Etat fribourgeois qui s'occupe de l'asile dans le canton.
La crise continue
Pour lui, même si certains réfugiés ont décidé de rentrer au pays, la crise continue. "On a toujours la guerre en Ukraine. On ne peut pas minimiser ça. Et le canton de Fribourg est prêt à accueillir le nombre de personnes qu'il doit prendre. D'après la répartition décidée par Berne, Fribourg doit accueillir 3,8% de la totalité des Ukrainiens accueillis en Suisse."
A Fribourg, on doit accueillir 3,8% de la totalité des Ukrainiens accueillis en Suisse.
A la question de savoir s'il a l'impression, après trois mois de conflit en Ukraine, que la solidarité des Suisses s'essouffle, Philippe Demierre répond que non. Pour lui, les tensions entre réfugiés ukrainiens et familles d'accueil restent très anecdotiques, du moins dans le canton de Fribourg. "Je n'estime pas que la population s'essouffle à ce niveau-là. Quand on voit les images à la télévision, on se rend compte de la problématique qui règne là-bas, surtout dans le Donbass, à l'est de l'Ukraine."
Désaccord avec son parti
Alors que l'UDC souhaiterait que la Suisse soit plus stricte avant d'accorder le fameux statut de protection S aux réfugiés ukrainiens, en le réservant notamment aux personnes provenant du Donbass, là où se déroule l'essentiel des combats, Philippe Demierre s'y oppose. Il rappelle toutefois que le permis S doit rester une mesure exceptionnelle.
"Je ne peux pas faire de différences entre une personne venant de Kiev ou du Donbass. Pour moi, la personne vient d'Ukraine. Il est vrai que les combats ont lieu maintenant plus précisément dans le Donbass, mais on a de temps en temps des missiles qui tombent à Kiev. Donc on ne peut pas stigmatiser une certaine partie de la population."
Propos recueillis par David Berger
Adaptation web: Fabien Grenon