La panne générale qui a touché Skyguide mercredi domine les Unes des journaux suisses jeudi. Cet événement a provoqué la pagaille dans l'espace aérien suisse et européen. Mercredi matin, pendant deux heures, plus aucun avion ne pouvait ni décoller, ni atterrir aux aéroports de Genève et de Zurich. Le transport aérien a également été fortement perturbé à l'aéroport international de Bâle-Mulhouse.
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"Quand le système Skyguide plante, ce sont les passagers qui trinquent", est-il notamment titré sur les Unes des journaux alémaniques de Tamedia.
Sur celle du Tages-Anzeiger, un dessin se moque gentiment de la situation. Deux hommes se promènent lorsque l'un dit: "Tiens, pas de bruit d'avions aujourd'hui." L'autre lui répond: "A la place, il y a le bruit des passagers", alors que des plaintes et des insultes tombent littéralement du ciel.
Le dessin de l'Aargauer Zeitung résume également bien la grande actualité suisse du mercredi. Il montre un avion sur le tarmac, au moment où une petite voix s'en échappe: "La panne est levée. On supprime donc ce vol uniquement à cause du manque de personnel", ironise le quotidien alémanique, faisant référence aux difficultés rencontrées par la compagnie Swiss pour faire face à la forte reprise du trafic aérien après le Covid-19.
Journaux romands pas en reste
Côté romand, les journaux ne sont pas moins critiques. "Le jour où le ciel suisse est devenu interdit aux avions", titre par exemple le quotidien vaudois 24heures. Sa dessinatrice Bénédicte propose également un dessin sur lequel on voit les bureaux de Skyguide dans lesquels tous les ordinateurs sont éteints. Et pour cause: la prise est tirée.
Du côté de la Tribune de Genève, Herrmann a également décidé d'en faire son dessin du jour, ironisant sur les avions qui n'ont pas pu se poser à Cointrin en raison de la panne. Deux djihadistes discutent dans une grotte: "80 avions détournés!" dit l'un. "Ils sont forts ces Genevois", lui répond l'autre.
A noter que cette fermeture inédite de tout l'espace aérien d'un pays n'a pas manqué également de faire réagir plusieurs médias internationaux. Plus informatifs et moins hilares, BFMTV, Libération, Le Parisien, France 24 ou encore le quotidien espagnol El Mundo en ont tous parlé, s'interrogeant sur les causes du problème qui touche le contrôleur aérien suisse.
Et sur les réseaux sociaux...
Sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter, les internautes s'en sont donnés à coeur joie. Si certains saluent le fait que la sécurité a toujours été assurée et qu'aucun accident n'a eu lieu, d'autres, à l'image de passagers laissés sur le carreau, se sont montrés agacés, félicitant toutefois, pour certains, la courtoisie et le professionnalisme dont ont fait preuve les membres du personnel des différentes compagnies affectées.
D'autres, désespérés, ont bombardé le réseau social de photos d'écran indiquant l'annulation de leur vol. Twitter a également été assailli de questions de passagers désirant savoir si leur vol est annulé ou seulement retardé.
Certains utilisateurs du réseau social au petit oiseau bleu ont même décidé de mener l'enquête, se demandant si ce n'était pas un piratage. Peut-être un coup de la Russie, comme ont suspecté certains d'entre eux avant que Skyguide n'infirme cette hypothèse.
D'autres encore ont tout simplement pris le parti d'en rire, rivalisant d'imagination pour proposer une blague ou un montage photos qui fera le buzz le temps d'une journée. "Avez-vous tenté d'éteindre et de rallumer le système", demande par exemple ironiquement l'un d'eux directement à Skyguide sur son compte Twitter.
Fabien Grenon