Assommés par le prix de l'essence, enfermé à Guantanamo sans procès, débattre de la Suisse romande
SUR LE TERRAIN - Faire le plein plutôt qu'aller en soirée
Depuis plusieurs mois, le prix moyen des carburants en Suisse dépasse allégrement les deux francs. Un litre d'essence ou de diesel coûte 50 centimes de plus qu'au début de l'année. De quoi creuser un trou dans le budget de nombreux ménages et entreprises, comme en témoignent plusieurs automobilistes rencontrés dans des stations-service romandes.
Plus de 2,30 francs pour l'essence sans plomb et 2,40 francs pour le diesel. C'est le prix moyen que les automobilistes suisses devaient payer pour un litre de carburant cette semaine, selon le décompte établi par le Touring Club Suisse. Ces niveaux, inimaginables il y a encore une année, représentent une hausse de quelque 60 centimes par litre par rapport à la moyenne de l'an dernier. Et selon les spécialistes, ce n'est pas fini. Début mars, Guy Parmelin évoquait même un prix de quatre francs par litre.
Kevin débarque au Pit-Stop au volant de son tracteur rutilant. Ce jeune Vaudruzien travaille dans l'exploitation agricole de son oncle. Il reconnaît que la situation est difficile. "Cela me fait un sacré vide, environ 100 francs par mois, en fonction de ce que je fais dans les champs", évalue-t-il. "On se serre dans d'autres domaines. Malheureusement, je ne fais plus de sorties. Je me consacre un peu plus à moi, à ma vie de famille. Je préfère mettre de l'essence dans mon tracteur que d'aller en soirée", déclare-t-il.
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INTERVIEW - "En quatorze ans, je n'ai jamais vu le soleil se lever ou se coucher"
Arrêté en Mauritanie après les attentats du 11 septembre 2001, Mohamedou Ould Slahi a été incarcéré entre 2002 et 2016 dans la prison américaine de Guantanamo, située sur l'île de Cuba. Le 19h30 de la RTS a recueilli son témoignage.
"En quatorze ans, je n’ai jamais vu le soleil se lever ou se coucher. Jamais. Je suis heureux d'être vivant", déclare le Mauritanien de 51 ans. Il a décidé de pardonner à "tout le monde", même aux Américains, à l'égard de qui il ne garde aucune rancune. "Les Américains sont les gens les plus gentils que j'aie jamais rencontrés. Ils sont généreux. Ils veulent toujours aider. Ils veulent être aimés", souligne-t-il. Mais, finalement, il explique ne plus faire de distinction entre les habitants d'une même planète.
"J'ai trouvé la liberté et la paix", indique l'ancien prisonnier "760" de Guantanamo. Accusé d'être le recruteur des terroristes des attentats du 11 Septembre, il est victime d'abus physiques, de privations de sommeil et de menaces. Il sera pourtant relâché en 2016, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui et sans être dédommagé.
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ENQUÊTE - La police jurassienne conserve encore des fiches
Un petit larcin, une bagarre dans une fête, de nombreux adolescents sont passés par là. Mais ils ne se doutent pas que des traces peuvent rester dans les fichiers de la police.
Comme toutes les polices romandes, le Jura travaille avec une base de données, Infopol, commune avec le canton de Neuchâtel. Tous les agents cantonaux et municipaux ont accès à cette base, ainsi qu'une partie du personnel administratif. Sur la base d'un nom, on retrouve l'historique de la personne avec les forces de l'ordre.
Selon l'enquête de la RTS, une personne qui a été prévenue dans une affaire, même de petite ampleur et même si elle était encore mineure à l'époque, peut toujours avoir une fiche à son nom dans cette base de données des décennies plus tard.
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DÉBAT - La Suisse romande existe-t-elle?
Le Dictionnaire historique de la Suisse (DHS) explique que la Suisse romande "comprend les cantons de Genève, du Jura, de Neuchâtel, de Vaud, ainsi que les parties francophones des cantons de Berne, de Fribourg et du Valais".
La question agite depuis des dizaines d'années les historiens et les écrivains. Alors que Couleurs locales, l'émission de la RTS qui dissèque chaque jour la Suisse romande, célèbre sa 1000e émission hors des studios, Infrarouge pose la question: la Suisse romande existe-t-elle?
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TÉMOIGNAGE - "Quand ça a commencé vers six ans, je me mettais les doigts dans l'oeil"
Souvent décrit de manière caricaturale, le syndrome de Gilles de la Tourette se manifeste sous diverses formes. La maladie, encore méconnue, concerne près de 1% de la population. A l'occasion du 14e congrès européen sur la thématique, le 19h30 a recueilli le témoignage d'un jeune garçon atteint du syndrome.
"Quand ça a commencé vers six ans, je me mettais les doigts dans l'oeil", explique l'écolier Robin Steffen. "On avait trouvé une solution où je mettais des lunettes de plongée pour me protéger, mais ça ne marchait pas très bien, parce que des fois je les enlevais."
Le jeune garçon doit vivre avec le syndrome de Gilles de la Tourette depuis de nombreuses années. Saut sur place, hochement violent de la tête ou tentation irrépressible de toucher le caquelon à fondue, les tics varient en intensité et en fréquence, avec des épisodes plus violents par grand stress. "Quand il avait les dents qui bougeaient un peu, il en arrachait 4 ou 5 dans la journée, avec la bouche en sang. Il n'arrivait pas à s'en empêcher", raconte sa mère, Sophie Ogay.
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RTSinfo