"Dès que le maïs est sorti de terre, les corbeaux ont dévoré les plantes. Je n’ai jamais rien vu d’une telle ampleur", raconte Guido Schmid, agriculteur à Niederwil (SG), vendredi dans le 12h45. Les attaques de ces corvidés surviennent plutôt à l’aube.
Le problème concerne toute la Suisse et le garde-faune saint-gallois Mirko Calderara n'a jamais vu ça: "Tout le canton est concerné, nos cantons voisins et la Suisse romande aussi, tout comme mes collègues d’Allemagne. Ce sont des bandes de célibataires de l'ordre de 50 à 300 corneilles noires qui sont à l'œuvre ici."
Traitement sur les semences
Les champs sont ravagés pour plusieurs raisons. D'une part, la population de ces corvidés est en augmentation et, d'autre part, l’Union européenne et la Suisse ont interdit en 2020 un traitement des semences de maïs, le Mesurol.
"Les semences ne sont plus aussi amères qu'avant. Et apparemment, cela plaît aux corneilles", relève Andreas Zingg, agriculteur à Gossau (SG).
S'il est difficile de quantifier les dégâts causés aux champs de maïs par ces corneilles et corbeaux freux, les producteurs de semences assurent que cela représente "beaucoup", jusqu’à 3000 francs par parcelle.
La recherche agricole y travaille
"Nous proposons à nos clients une assurance pour le réensemencement. Cette année, on a déclaré environ trois fois plus de dégâts que les années précédentes", indique Lucas Vogt, directeur du semencier KWS/Suisse.
La recherche agricole étudie actuellement de nouvelles méthodes pour redonner de l’amertume aux grains de maïs. En attendant, le garde-chasse saint-gallois dépose des plumes de corneilles dans les champs pour effrayer ces oiseaux. Et les paysans, eux, doivent semer à nouveau.
Urs Schnellmann/Julien Guillaume/kkub