Le Parlement a donné son feu vert à plusieurs grosses enveloppes ces trois dernières semaines. Le budget de l’armée a par exemple été augmenté de 5 à 7 milliards de francs d’ici 2030.
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Les députés ont aussi dit oui à plus de deux milliards supplémentaires pour réduire les primes maladie. Sans compter d’autres dossiers comme le contre-projet à l’initiative sur les glaciers. Celui-ci prévoit notamment 200 millions de francs par année pour remplacer les systèmes de chauffages polluants.
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"On a complètement perdu le rapport à l'argent"
Toutes ces dépenses donnent le vertige à Ueli Maurer. Le conseiller fédéral en charge des Finances souligne l’importance de respecter le frein à l’endettement, ce mécanisme qui vise à empêcher les déficits chroniques: "On a complètement perdu le rapport à l'argent", indique-t-il au micro de SRF. Nous avons le frein à l'endettement, personne ne veut payer davantage d'impôts. Mais, pourtant, on décide de dépenser en continu."
Et de s'inquiéter pour l'avenir: "Nous parvenons tout juste à boucler un budget pour 2023, en respectant le frein à l'endettement. Mais au-delà de 2023, la situation ne semble pas bonne. Nous avons des déficits importants qu'il faut encore résorber."
Economiser partout
Le conseiller fédéral n’aime pas parler de programme d’économies, peu approprié, selon lui, au secteur public. En revanche, des coupes budgétaires sont nécessaires: "Une partie des efforts peut être repoussée à plus tard. Tout ne doit pas être immédiat. Les domaines que nous regardons sont les dépenses qui ne sont pas strictement réglementées par des lois. Comme l'éducation, l'aide au développement, l'agriculture ou encore l'armée. Mais, même dans ces domaines, il y a une limite à ce que l’on peut faire."
Et de préciser: "La façon la plus simple de procéder, et la meilleure, c'est d'exiger des économies partout. Et donc de faire des coupes transversales dans tout. C'est possible et ce sera d’ailleurs nécessaire dans les années à venir."
Changer les mentalités
Par ailleurs, Ueli Maurer plaide pour un changement de mentalité: "Quand je regarde autour de moi, j’ai l’impression que nous sommes vraiment dans l'abondance. On a l’impression qu'il suffit de claquer des doigts pour que l’assiette se remplisse de nourriture."
Et le conseiller fédéral de conclure: "Cette époque est définitivement révolue. Nous allons devoir nous serrer la ceinture."
Mathieu Henderson