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La Suisse se remet à produire de l'éthanol grâce à une sucrerie bernoise

La production d’éthanol, stratégique pour la Suisse, fait son retour. Quinze ans après y avoir renoncé, une sucrerie bernoise se relance dans sa production.
La production d’éthanol, stratégique pour la Suisse, fait son retour. Quinze ans après y avoir renoncé, une sucrerie bernoise se relance dans sa production. / 12h45 / 2 min. / le 18 juin 2022
Une sucrerie bernoise se remet à produire de l'éthanol, quinze ans après y avoir renoncé. Pour la Suisse, cela signifie le retour d'une production stratégique pour le pays, alors que ce composant avait cruellement manqué au début de la pandémie pour fabriquer du gel hydroalcoolique.

Après avoir abandonné la production d'éthanol en 2008, la sucrerie d’Aarberg a remis ses installations à jour pour en devenir l'unique productrice de Suisse. Cet alcool très pur est fabriqué à partir de mélasse de betterave.

Cette nouvelle production d’éthanol estampillée "Swiss made" est d’abord destinée aux marchés des spiritueux. Cela réjouit Gaëtan Gyger, cogérant Gagygnole, une distillerie qui produit du gin et de la vodka à Souboz dans le Jura bernois.

"Il est important pour notre idéologie d'entreprise de pouvoir dire que nos spiritueux sont régionaux et faits avec des produits suisses. On peut garantir une traçabilité à nos clients et on peut améliorer notre durabilité", explique dans le 12h45 de la RTS Gaëtan Gyger.

Nouveaux débouchés

La conseillère nationale Sophie Michaud Gigon (Verte/VD) estime de son côté que l'éthanol indigène est essentiel pour ne plus dépendre de la production étrangère et pour redynamiser la production de betteraves sucrières.

"C'est une aubaine pour les fabricants et transformateurs de sucre. Ils sont dans une situation qui est assez tendue, car il y a de plus en plus de producteurs qui se distancient de la betterave sucrière, qui coûte très cher à produire. Ils ont donc là un nouveau débouché."

D'une capacité de 7000 hectolitres d’éthanol pur par an, la production de la sucrerie d'Aarberg servira également, dans un deuxième temps, à l’élaboration de désinfectants.

Rouven Gueissaz, Clémence Vonlanthen et Carine Regidor/asch

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