"Il n'y a aucun drame ni pollution en particulier", rassure Jean-François Rubin, docteur en biologie et directeur de la Fondation La Maison de la Rivière à Tolochenaz (VD). La canicule de ce mois de juin joue toutefois un rôle dans cette mortalité de masse, avec plusieurs facteurs possibles, selon lui.
"Les fortes chaleurs stratifient le lac en couches d'eau chaude et froide. Certains poissons sont pris dans des courants chauds et sont entraînés à la surface du lac. On parle alors d'accident de décompression, mortel, notamment pour les perches", explique Jean-François Rubin à l'agence Keystone-ATS.
La chaleur peut également avoir une influence sur la saison de reproduction des poissons, dont les mâles meurent plus que d'habitude après avoir fourni beaucoup d'efforts, relève-t-il. Celle-ci s'étend en gros de fin avril à mi-juin.
Mortalité naturelle en hausse
Selon le pêcheur Henri-Daniel Champier, ce phénomène se produit chaque année, mais à des ampleurs différentes. "Cela dépend du nombre total de poissons. On a eu une sacrée cohorte qui est née il y a deux ans. Comme il y a beaucoup de poissons maintenant, il y a plus de déchets, c'est proportionnel", assure-t-il dans le 12h30 de la RTS.
La qualité de l'eau tempérée du Léman, le peu de vent et l'abondance de végétaux sous-marins ont offert des conditions "très favorables" pour la fraie des perches au mois de mai, confirme Jean-François Rubin. Leur population est donc en forte hausse depuis l'an dernier et cette année.
Autre explication avancée par Jean-François Rubin: une même concentration de produits chimiques déversée dans le Léman va être "plus dommageable" pour les poissons dans des eaux réchauffées, car il y aura moins d'oxygène que dans des eaux plus fraîches.
ats/gma