Politique migratoire: "Il ne faut pas tout fermer, ni tout ouvrir" selon Damien Cottier
A 486 jours seulement des élections fédérales, dans à peine plus d'un an, la thématique de l'immigration se dessine comme un enjeu central de la campagne à venir. La Suisse s'est en effet particulièrement investie dans l'accueil des Ukrainiens.
On en compte aujourd'hui 57'000, et ce chiffre pourrait monter jusqu'à 120'000 d'ici la fin de l'année, avec tous les enjeux d'intégration que cette politique d'accueil pose.
Retournement de situation
Au début de la guerre en Ukraine, le thème de la migration était la garantie d'une grande visibilité médiatique et d'un fort soutien de la population. D'ailleurs, les deux conseillers fédéraux PLR Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter se sont régulièrement prononcés à ce sujet.
Cependant, l'élan de solidarité envers les Ukrainiens semble déjà s'estomper. A la longue, il est même possible que les potentiels problèmes d'intégration soient plus visibles. A Berne, on s'attend à un retournement dans l'opinion publique. Les positions d'Ignazio Cassis et de Karin Keller-Sutter seront donc plus dures à assumer électoralement pour le PLR.
Le parti espère assurer ses arrières en exposant une ligne "ferme mais juste", permettant de capitaliser sur cette thématique pour les élections fédérales d'octobre 2023.
"Pas tout fermer, ni tout ouvrir"
Dans l'émission Forum de la RTS, le chef du groupe PLR aux Chambres fédérales Damien Cottier demande de bien distinguer les réfugiés pris en charge par la Convention de Genève de 1951, notamment les personnes en danger de mort ou persécutées, les réfugiés venant de territoires en guerre couverts par le statut S, comme les Ukrainiens, et les "migrants économiques".
Ces derniers n'ayant le droit de s'installer en Suisse que "s'il y a un besoin pour le fonctionnement du pays".
Il ne faut pas tout fermer ni tout ouvrir
Pour le Neuchâtelois, la question des migrants économiques demande donc de la flexibilité: "Il faut être plus flexible pour certaines catégories de population, parce que l'économie demande de la main d'œuvre. Il ne faut pas tout fermer ni tout ouvrir."
Toutefois, "le but n'est absolument pas d'avoir des frontières ouvertes, mais d'avoir de la solidarité avec les personnes qui souffrent et de tenir compte des besoins de l'économie suisse", précise-t-il.
Il conclut en appelant les cantons à respecter la loi, car ce sont eux qui sont responsables des renvois. Selon le conseiller national, ces renvois ne seraient pas appliqués de manière "systématique". "Il y a de mauvais élèves, notamment le canton de Vaud", déplore-t-il enfin.
Sujet radio: Valentin Emery
Propos recueillis par Pietro Bugnon/furr