Ce projet part d'un constat le mois dernier du président français Emmanuel Macron: il n'existe pas aujourd'hui de plateforme de coopération politique des pays européens. Au vu des bouleversements qu'implique la guerre en Ukraine, l'UE estime qu'il est urgent de combler ce vide en créant cette Communauté politique européenne (CPE).
Selon le document transmis par la France à ses partenaires, cette CPE serait un forum ouvert aux Etats européens qui partagent les mêmes valeurs démocratiques. Sont concernés les Etats membres de l'UE, les candidats à l'adhésion, les pays ayant quitté l'Union et ceux qui n'envisagent pas d'y adhérer.
La Suisse, les pays de l'Espace économique européen ou encore le Royaume-Uni sont cités à Bruxelles.
Des questions d'organisation
Faut-il inviter la Turquie ou l'Arménie? Londres est-elle prête à revenir dans le giron européen? Où s'arrêter? Autant de questions qui seront débattues jeudi à Bruxelles. Mais "attention", prévient un diplomate de haut rang, cette communauté ne doit pas être un "fourre-tout".
Des questions demeurent également sur l'organisation et les domaines de compétences de cette nouvelle structure. Selon les premières pistes lancées par la France, les Etats y discuteraient de politique étrangère et de sécurité, mais aussi de changement climatique, d'approvisionnement énergétique et de matières premières, de sécurité alimentaire, ou encore de mobilité et de migration.
Des initiatives pourraient également être lancées dans ce cadre. Selon un proche des discussions, "si ce cadre existait aujourd'hui, dans le contexte de guerre en Ukraine, nous proposerions l'achat groupé de gaz naturel en remplacement du gaz russe."
Alain Franco/jfe