Selon les éléments d'enquête, le duo entendait utiliser l'explosif "pour un crime planifié dans une grande ville suisse", indiquent jeudi la police et le Parquet du Bade-Wurtemberg, selon l'agence de presse allemande dpa. Aucun indice ne laisse toutefois supposer un acte motivé par des raisons politiques, précisent-ils.
Interrogés par Keystone-ATS, l'Office fédéral de la police (Fedpol) et le Ministère public de la Confédération (MPC) ont indiqué qu'ils avaient connaissance de ces arrestations. Fedpol travaille en étroite collaboration avec les autorités suisses compétentes et les autorités du Bade-Wurtemberg. Le MPC n'a toutefois pas ouvert de procédure pénale dans ce contexte.
Traces laissées sur le darknet
Les deux jeunes hommes étaient sous mandat d'arrêt depuis mardi. Les autorités enquêtaient sur eux depuis le début du mois de juin. Elles ont repéré leurs traces sur le "darknet", où les enquêteurs sont tombés sur une personne souhaitant acheter de l'explosif, notamment.
Lundi, les forces spéciales allemandes ont pu arrêter les deux hommes alors qu'ils s'apprêtaient à effectuer leur achat à Stuttgart-Degerloch. Les deux suspects ont été présentés mardi à un juge d'instruction et se trouvent désormais en détention provisoire.
Danger "toujours élevé"
Interrogé par la RTS, le délégué au Réseau national de sécurité André Duvillard souligne que "la lutte contre la criminalité et le terrorisme passe par des collaborations internationales". Et d'ajouter: "On a deux exemples dans un laps de temps restreint d'arrestations en Allemagne avec des citoyens suisses impliqués. Cela prouve simplement que la coopération transfrontalière fonctionne parfaitement bien."
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André Duvillard explique que le danger en Suisses "est toujours élevé". Car la Suisse présente un "ensemble de l'échantillonnage" des risques: des personnes parties combattre avec le groupe Etat islamique ou qui se sont radicalisées en prison.
"On a l'impression que cette menace a disparu avec le fin du groupe Etat islamique, mais elle reste présente", assure le délégué, qui estime que le processus fonctionne. "Depuis que le Conseil fédéral a adopté une stratégie de lutte contre le terrorisme, on a répété que la question n'était pas de savoir si la Suisse allait être touchée, mais plutôt quand."
iar et vajo avec ats