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Le PLR prône de nouvelles Bilatérales sectorielles avec l'UE

Les représentants du PLR ont accepté à l’unanimité une prise de position visant à durcir la politique d’asile en Suisse
Les représentants du PLR ont accepté à l’unanimité une prise de position visant à durcir la politique d’asile en Suisse / 19h30 / 1 min. / le 25 juin 2022
Réunis samedi à Andermatt (UR), les délégués du PLR ont abordé plusieurs sujets cruciaux pour la Suisse: liens avec l'Union européenne, guerre en Ukraine, rapprochement avec l'Otan ou politique migratoire. Le parti a notamment plaidé pour de nouvelles Bilatérales sectorielles avec l'UE.

Union européenne: pour de nouvelles Bilatérales sectorielles

La Suisse doit lancer un nouveau paquet de négociations bilatérales avec l'Union européenne, estime le PLR, qui a adopté un papier de position à ce sujet. Ces "Bilatérales III" doivent comprendre notamment l'électricité, les services financiers et la santé.

Après l'échec des négociations sur l'accord-cadre entre la Suisse et l'UE, les deux parties doivent désormais opter pour une approche sectorielle en négociant sur des domaines séparés, estime le PLR. Ces sujets devront être négociés en parallèle. Par 247 voix contre 1 non (et 1 abstention), les délégués libéraux-radicaux ont adopté ce papier de position.

En cas de différends sur la mise en oeuvre d'un accord, ce dernier devrait être réglé par un comité mixte dans un premier temps, puis, si nécessaire, par un tribunal arbitral paritaire. Ce mécanisme écarterait la clause de la guillotine menaçant les anciens accords.

Selon les libéraux-radicaux, la Suisse doit continuer à respecter la dynamique du droit européen tout en soumettant les questions concernées au référendum facultatif. En contrepartie, elle peut demander un droit de participation aux décisions sur le marché intérieur et exiger des exceptions sur certains sujets liés à la libre circulation des personnes et aux transports terrestres, notamment.

Présent à Andermatt, le président de la Confédération Ignazio Cassis a exprimé la volonté du Conseil fédéral d'aller de l'avant et de redéfinir les relations avec l'UE. Il a toutefois souligné que le fossé qui reste à combler en vue des négociations ne peut toutefois pas être comblé uniquement par la Suisse et que l'UE devait aussi bouger dans les négociations. Pour lui, le Conseil fédéral est prêt à parler clairement pour montrer à l'UE une voie possible.

Guerre en Ukraine: pour un rapprochement avec l'Otan

Dans le contexte de la guerre en Ukraine, le président du PLR Thierry Burkart a plaidé pour une coopération plus étroite avec l'Otan. Seule la coopération peut garantir la protection de la Suisse, estime-t-il.

La véritable attaque menée par Poutine est une attaque contre la liberté individuelle, a déclaré Thierry Burkart lors de sa deuxième assemblée des délégués en tant que président du parti.

Avec la guerre en Ukraine, c'est la base du libéralisme, pour laquelle le PLR s'engage, qui est attaquée, a-t-il poursuivi. Lorsque ces valeurs sont attaquées, le PLR ne peut pas rester silencieux. Il faut montrer ses couleurs, s'impliquer et dire ce qu'il faut faire.

Avions de combat: rejet de l'initiative de la gauche et du GSsA

Les délégués du PLR ont clairement rejeté par 236 voix contre 1 l'initiative populaire du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), du PS et des Verts contre l'achat des avions de combat américains F-35. Cette alliance a indiqué avoir récolté 100'000 signatures et entend déposer l'initiative à la Chancellerie fédérale cet été.

Avant le vote, les délégués du PLR ont assisté à un débat avec Jo Lang, membre du GSsA. Ce dernier a mis en garde contre un "fiasco financier" lors de l'achat de l'avion de combat.

Auparavant, le président du parti Thierry Burkart avait déjà plaidé pour l'achat de l'avion américain. C'est la seule façon pour la Suisse d'être opérationnelle, aussi dans le cadre d'une coopération au-delà des frontières.

Politique migratoire: des précisions sur le statut S

Autre membre du Conseil fédéral présente dans le canton d'Uri, Karin Keller-Sutter s'est exprimée en faveur d'une politique migratoire "dure mais juste" dans l'intérêt de la Suisse comme des personnes concernées. "Le statut S doit rester une protection temporaire et limitée à certaines situations exceptionnelles", selon elle.

Le Conseil fédéral a activé le statut de protection S peu de temps après l'invasion russe de l'Ukraine. Près de 60'000 personnes bénéficient aujourd'hui de cette décision, a-t-elle dit. "La solidarité de la population a été énorme, le soutien politique plus large que jamais."

"Mais le statut S ne peut pas non plus être étendu à tous les groupes de réfugiés", comme on le demande parfois, a-t-elle nuancé. Il a été créé après les guerres de Yougoslavie pour des situations exceptionnelles avec un afflux important et rapide de personnes en quête de protection, "comme nous le vivons actuellement pour la première fois."

La politique migratoire est aussi dans l'intérêt des personnes concernées. Elles doivent savoir à quoi s'en tenir: "Si elles ont besoin de la protection de la Suisse, elles l'obtiennent. Mais si elles n'en ont pas besoin, elles doivent quitter la Suisse", a insisté la conseillère fédérale.

Dans la foulée, les délégués ont adopté un papier de position à l'unanimité sur la politique migratoire de la Suisse. Il est question de réformer le statut de protection S, accordé actuellement aux réfugiés ukrainiens, afin de l'orienter davantage vers le retour futur au pays.

>> Le débat de Forum sur la politique migratoire entre Delphine Klopfenstein Broggini, conseillère nationale (Verts/GE), et Philippe Bauer, conseiller aux Etats (PLR/NE) :

Les requérants venus d'autres pays dénoncent les inégalités de traitement. [Keystone - Gaëtan Bally]Keystone - Gaëtan Bally
La migration, thème majeur de campagne pour les élections fédérales? Débat entre Delphine Klopfenstein Broggini et Philippe Bauer / Forum / 7 min. / le 25 juin 2022

ther/boi avec ats

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Soutien à la suppression partielle de l'impôt anticipé

Le PLR Suisse soutient largement la suppression partielle de l'impôt anticipé, soumis au peuple suisse le 25 septembre prochain. Il a approuvé le texte samedi.

Les délégués ont suivi les arguments du conseiller national vaudois Olivier Feller par 251 voix contre 3 (1 abstention). Il a fait le déplacement à Andermatt avec une trentaine d'autres libéraux-radicaux romands.

La réforme veut exonérer les personnes morales domiciliées en Suisse et les investisseurs étrangers de l'impôt anticipé sur les placements suisses portant intérêts. A moyen terme, le marché des capitaux de tiers se verra renforcé et la création de valeur et l'emploi seront stimulés en Suisse, selon le Conseil fédéral.

La suppression de l'impôt anticipé devrait entraîner à court terme une baisse unique des recettes d'un milliard de francs. Des diminutions récurrentes des recettes d'environ 200 millions de francs par an sont ensuite attendues.