Le 14 juin dernier, les commissions de gestion du Parlement avaient fait savoir dans un rapport qu'Alain Berset n'avait pas bénéficié de traitement de faveur de la part du Ministère public de la Confédération dans le cadre de l'enquête sur la tentative de chantage dont il a fait l'objet.
Toutefois, selon le Sonntagsblick, la sous-commission de gestion du Conseil des Etats, responsable de la Chancellerie fédérale, veut désormais faire la lumière sur l'énigme de la correspondance partiellement effacée dans cette affaire de chantage, liée à une ancienne maîtresse du conseiller fédéral à la tête du Département fédéral de l'intérieur. "C'est ce qui est envisagé, oui", a déclaré au journal alémanique le conseiller aux Etats Daniel Fässler (Centre/AI), président d'une des sous-commissions.
Il s’agit de comprendre où sont passés les mails échangés entre l'ancien secrétaire général du conseiller fédéral et la femme qui a fait chanter le Fribourgeois. Et de déterminer ce que savait le ministre de l’Intérieur, demande en substance le journal, qui laisse entendre que la situation pourrait se compliquer pour Alain Berset.
Au terme de ces investigations, la sous-commission définira si une enquête sera ouverte ou non.
Un rapport positif pour Alain Berset
Dans leur rapport, les commissions de gestion avaient estimé que la police judiciaire fédérale n'était pas intervenue de manière disproportionnée en faveur du conseiller fédéral et qu'il n'y avait eu aucune tentative d'exercer une influence sur le dispositif d'intervention.
De plus, le recours du ministre aux services de collaborateurs de son état-major était minime et adapté aux circonstances, selon le rapport.
Les commissions avaient aussi conclu qu'Alain Berset avait utilisé de manière légale sa voiture de fonction pour rentrer d'un week-end privé passé en Allemagne. Le déplacement avait aussi un caractère professionnel puisque le Fribourgeois devait revenir à Berne pour s'exprimer sur les votations qui avaient lieu en Suisse ce dimanche-là. Ce même week-end, il n'avait pas non plus utilisé les deniers publics pour régler ses frais d'hôtel en Allemagne.
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boi avec ats
L'origine de l'affaire
Pour mémoire, la Weltwoche avait rendu public en novembre 2020 le fait que le MPC avait condamné une femme ayant tenté de faire chanter Alain Berset à une peine de 150 jours-amende à 30 francs avec un sursis de deux ans. L'ordonnance pénale était exécutoire.
Le Fribourgeois avait ensuite dit qu'il s'agissait d'une "affaire privée" qui était réglée. Selon cette ordonnance pénale, la femme aurait usé de photos et de correspondances privées entre elle et Alain Berset, exigeant 100'000 francs, avant de retirer sa demande. Elle a signé en juin 2020 une déclaration selon laquelle elle était d'accord que toutes les données soient totalement effacées sur ses appareils utilisés.