Les nouvelles cartes bancaires, qui lient des fonctions de débit et de crédit, permettent de commander sur internet, en plus de régler les achats courants. Mais ce que les publicités des banques ne disent pas, c'est que cette innovation coûte parfois plus cher aux points de vente. Un commerçant interrogé par la RTS a fait le test avec sa nouvelle carte Raiffeisen Visa Débit. Résultat: son appareil à cartes lui a facturé le taux du crédit, à savoir 2,5%, au lieu d'1,5% pour une carte de débit.
SumUp, le fournisseur de ce terminal très populaire chez les petits commerçants, invoque un problème technique lié au paiement sans contact. Le géant anglais suggère dès lors aux commerçants de n'accepter que les paiements standards. Le problème se produit toutefois aussi lorsque la carte est insérée dans l'appareil, selon le commerçant.
Vendeurs pas toujours remboursés
Monsieur Prix n'était pas au courant de ce problème. Il a par contre été avisé du même bug avec SIX Wordline, le leader du marché. Ce dernier lui a assuré avoir réglé la situation en octobre 2021 et avoir remboursé les commerçants lésés, ce que refuse de faire SumUp.
L'ampleur du problème est difficile à évaluer. De l'aveu même des banques, l'opacité règne entre les différents acteurs des paiements par carte.
L'enquête de la RTS a toutefois permis d'établir que certaines banques ont choisi d'appliquer le taux plus élevé du "crédit" lors des paiements sans contact avec ces nouvelles cartes.
Consommateurs touchés par ricochet
La Banque cantonale du Valais a notamment fait ce choix. Son porte-parole Philippe Glassey explique dans La Matinale que ce n'est pas pour se faire plus d'argent: "Chez nous, les cartes à double fonction sont proposées en substitution des cartes de crédit standard. C'est donc bien la fonction 'crédit' qui a été retenue pour ces cartes seulement. Pour l'utilisateur final, c'est complètement transparent, l'impact est sur les commerçants."
Par ricochet, les consommateurs sont néanmoins touchés, puisque les vendeurs doivent répercuter leurs charges dans leurs prix. Les nouvelles cartes bancaires participent donc de l'inflation, déjà particulièrement importante en ce moment.
Romain Carrupt/asch