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Lancement de deux initiatives populaires pour la protection animale

La consommation de foie gras est dans le collimateur des organisations de protection des animaux. [es-cuisine/PhotoAlto/AFP - Laurence Mouton]
Les initiatives contre le foie gras et la fourrure dénoncent une "hypocrisie" / Le Journal horaire / 28 sec. / le 29 juin 2022
Les initiatives populaires contre l'importation de foie gras et de fourrure provenant d'animaux maltraités sont lancées. La Suisse a des exigences élevées, mais autorise ces produits issus de la cruauté à l'étranger, selon les initiants, qui dénoncent une hypocrisie.

Le gavage des oies et canards est considéré comme de la cruauté envers les animaux et interdit en Suisse depuis plus de 40 ans, ont souligné mercredi les représentants d'Alliance animale suisse. Au lendemain du feu vert à leurs deux initiatives, les représentants des comités d'initiative et organisations partenaires ont défendu à Berne leurs arguments devant les médias.

L'initiative populaire "Oui à l'interdiction d'importer du foie gras" (initiative foie gras) veut interdire constitutionnellement l'importation de foie gras et de produits à base de cet abat. Celle intitulée "Oui à l'interdiction d'importer des produits à base de fourrure fabriqués dans des conditions de cruauté envers les animaux" (initiative fourrure) veut également interdire l'importation de fourrure.

>> Voir aussi le débat de Forum sur l'interdiction du foie gras entre Valentine Python, membre des Verts et de la commission traitant du bien-être animal au Parlement, Jacques Bourgeois, ancien directeur de l'Union suisse des paysans, et Muriel Falaise, spécialiste du droit des animaux. :

Le grand débat - Faut-il interdire le foie gras ?
Le grand débat - Faut-il interdire le foie gras ? / Forum / 18 min. / le 29 juin 2022

Grosse demande

La Suisse importe 200’000 kg de foie gras annuellement, selon les initiants. Et chaque année, ce sont ainsi 400’000 canards et 12’000 oies qui sont gavés et tués afin de répondre spécifiquement à cette demande.

Idem pour les produits à base de fourrure. La législation helvétique impose des exigences si élevées aux producteurs de fourrure qu‘une production indigène ne serait pas rentable. Résultat: environ 350 tonnes de fourrures sont importées chaque année, ce qui correspond à l’abattage d’environ 1,5 million d’animaux.

Plus de la moitié de ces fourrures proviennent de Chine, où les conditions de détention et d’abattage des animaux, parfois dépecés encore vivants, sont régulièrement pointées du doigt. Toutes les méthodes d’élevage et de mise à mort contreviennent clairement à la législation suisse sur la protection des animaux, dénoncent les comités d'initiative.

>> Lire aussi : Le mode de production de certains produits d'origine animale devrait être plus transparent

"Mettre fin à l'hypocrisie"

La législation suisse interdit les mauvais traitements envers les animaux lorsque ceux-ci peuvent être évités. Eleveurs et producteurs locaux risquent des sanctions pénales et amendes en cas de violation de ces dispositions. "Pourtant, notre pays autorise chaque année l’importation de produits dont le mode de production est strictement interdit en Suisse", insiste Alliance animale suisse.

"Notre Parlement vote des lois qui interdisent la cruauté envers les animaux, mais accepte cette cruauté si elle est produite à l’étranger", écrivent les initiants. Avec leurs deux initiatives, ils visent "à mettre un terme à cette hypocrisie".

La collecte des signatures est officiellement lancée. Les deux comités d'initiative ont jusqu'au 28 décembre 2023 pour récolter les 100'000 signatures nécessaires.

>> Lire aussi : Si le foie gras est banni en Suisse, "on ira en manger en France!"

ats/hkr

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